Londres: Fouilles d’un cimetière vieux de cinq siècles

 

Des spécialistes travailleront sans relâche pendant six mois, se relayant jour et nuit, six jours sur sept, au coeur de la City de Londres, a annoncé Crossrail, responsable d’un vaste chantier d’aménagement ferroviaire. Une soixantaine d’archéologues ont ainsi commencé mardi les fouilles sur le site du premier cimetière municipal londonien, Bedlam, en usage aux 16e et 17e siècles, et qui a été découvert en 2013 dans le cadre du projet de nouvelle desserte ferroviaire.

Au cours du premiers mois, les archéologues extrairont environ 3000 squelettes de ce cimetière, qui fut utilisé de 1569 jusqu’à au moins 1738, et où 20’000 Londoniens auraient été enterrés.

«Ces fouilles sont une occasion unique de comprendre la vie et la mort des Londoniens du 16e et du 17e siècles. Le cimetière de Bedlam couvre une phase passionnante de l’histoire de Londres», a déclaré Jay Carver, le responsable des fouilles. «C’est probablement la première fois qu’un échantillon de cette taille sur cette période peut être étudié par des archéologues à Londres», ajoute-t-il, indiquant que le cimetière était utilisé par une population très diverse. Y étaient enterrés ceux dont les familles ne pouvaient pas payer un enterrement religieux mais aussi des opposants politiques ou des victimes des nombreuses épidémies de pestes qu’a connu la capitale.

 Alors que 2015 marque le 350e anniversaire de la dernière grande épidémie de peste à Londres, les scientifiques espèrent en apprendre plus sur ce virus qui a décimé l’Europe au Moyen-Age. Une fois le cimetière fouillé, les archéologues s’attaqueront aux couches antérieures, datant de l’époque médiévale et de l’époque romaine. Au total, jusqu’à six mètres de profondeur seront étudiés.

Les travaux ferroviaires reprendront en septembre sur ce site qui doit accueillir un nouveau hall pour la station de Liverpool Street. Crossrail, prévue pour entrer en service en 2018, doit traverser la capitale britannique d’est en ouest, reliant notamment la City à l’aéroport de Heathrow, et ainsi désengorger le réseau de transports en commun londonien. Les travaux gigantesques qu’elle occasionne ont déjà permis de mettre à jour plus de 10’000 artéfacts sur une période remontant à des millions d’années.

(afp)