Venezuela: Sanctions américaines fustigées par Caracas

 

«Le président Barack Obama a donné aujourd’hui (lundi) le coup le plus agressif, injuste et néfaste jamais donné contre le Venezuela», a affirmé le dirigeant chaviste Nicolas Maduro dans un discours de deux heures retransmis à la radio et la télévision.

«Vous n’avez pas le droit de nous agresser et de déclarer que le Venezuela est une menace pour le peuple des Etats-Unis, la menace pour le peuple américain, c’est vous», a-t-il aussi ajouté.

Il a demandé mardi à l’Assemblée nationale de lui accorder des pouvoirs spéciaux afin de réagir à «l’agression impérialiste».

 L’Assemblée nationale devait se réunir ce mardi. Ses partisans y étant majoritaires, la «ley habilitante», ou loi d’habilitation à gouverner par décrets, devrait être adoptée. C’est la deuxième fois que le successeur d’Hugo Chavez, vainqueur de l’élection présidentielle de 2013, recourt aux pouvoirs spéciaux prévus par la constitution.

L’opposition a immédiatement dénoncé une nouvelle illustration de la dérive autocratique dont elle accuse Nicolas Maduro. Elle lui reproche d’exploiter les tensions actuelles avec Washington pour écarter le Parlement et détourner l’attention sur les difficultés économiques du pays.

Soutenu par Fidel Castro

De son côté, «Cuba a pris connaissance du décret arbitraire et agressif émis par le président des Etats-Unis», selon un texte signé par le gouvernement cubain et publié dans les médias locaux.

Dans un courrier publié dans la presse locale, l’ex-président cubain Fidel Castro a lui félicité Nicolas Maduro pour son «discours courageux et brillant face aux plans brutaux du gouvernement des Etats-Unis».

«Cuba renouvelle son soutien inconditionnel, ainsi que celui de notre peuple» à Nicolas Maduro et au Venezuela, affirme le texte du gouvernement, alors que ces sanctions ont provoqué le rappel immédiat du plus haut représentant diplomatique vénézuélien aux Etats-Unis.

Cet affrontement public de Cuba avec les Etats-Unis est le premier depuis l’annonce le 17 décembre dernier par les deux pays de leur intention de renouer les liens diplomatiques, rompus depuis un demi-siècle. Cette réconciliation fait l’objet de négociations entre La Havane et Washington.

Morales et Correa pas contents

«Personne n’a le droit d’intervenir dans les affaires internes d’un Etat souverain ni à le déclarer, sans aucun fondement, une menace à sa sécurité nationale», affirme le gouvernement cubain en soutien au Venezuela, son principal allié politique et économique depuis 15 ans.

«La gravité de cette décision exécutive a mis en état d’alerte les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes», ajoute le gouvernement, alors que les présidents de Bolivie Evo Morales et d’Equateur Rafael Correa ont eux aussi exprimé leur soutien à Caracas.

Ce nouvel épisode est intervenu après des années de frictions entre le Venezuela et les Etats-Unis, les deux pays n’ayant plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010.

(ats)