
Le 15 mars, le peuple liechtensteinois renouvelle ses assemblées communales. M. K., 48 ans, était en bonne place pour être élu au Conseil municipal de Vaduz, la capitale. Mais le candidat du FBP (le parti progressiste des citoyens), risque de pouvoir faire une croix sur son élection.
Des inconnus ont fait parvenir à plus de 100 ménages (la ville comptait un peu plus de 5000 habitants en 2011) un tract montrant M. K. nu et ligoté dans un donjon sadomasochiste. Les photos sont accompagnées d’un mot assassin: «Je suis un porc menteur et indigne de confiance. Et celui qui est assez bête pour voter pour moi est complice.» Même la mère du politicien a reçu ce flyer.
Il assume
Contacté par «20 Minuten», M. K. n’a pas souhaité réagir. Dans une interview accordée à Radio Liechtenstein, le quadragénaire a néanmoins pris position. Il n’était pas en mesure de dire qui était l’auteur du tract. Il a par ailleurs balayé les rumeurs attribuant cette campagne de discrédit à une ex-petite amie en colère. Il n’est pas honteux qu’une image datant de plusieurs années ressorte. En revanche, il fulmine de ne pas pouvoir rattraper le coup. «J’assume cette photo, a-t-il déclaré. J’ai essayé le SM et j’ai apprécié ça pendant un certain temps. Et je ne crois pas que cette pratique soit taboue.» Il s’inquiète toutefois pour sa fille et pour les railleries dont elle pourrait être victime à l’école.
Il conclut en expliquant que dès l’apparition de ces tous-ménages, le 24 février, une plainte a été déposée. Des analyses ADN sont en cours.
Election faussée?
Le seul point positif, selon le politicien, c’est qu’il dit recevoir un fort soutien populaire. Selon ses dires, beaucoup l’auraient encouragé et condamné cette pratique. «Nous sommes totalement derrière lui, a pour sa part déclaré Michael Conrad, président de la section FBP de Vaduz. M. K. n’est pas un criminel et il n’est pas question de retirer sa candidature.»
Mais pour le politologue Wilfried Marxer, du Liechtenstein-Institut, «ce dépliant pourrait bien peser dans la balance». Un observateur de la vie politique locale, qui a souhaité rester anonyme, est toutefois plus confiant. Il rappelle le cas d’Herbert Elkuch, élu il y a deux ans au Parlement, alors que pendant son temps libre, il aime porter des vêtements féminins. «Il y a dix ans, ces images auraient signifié la fin d’une carrière politique. Maintenant, ce n’est plus le cas.»
(taw/dmz)