
«La procureure Marianne Ny a envoyé aujourd’hui une requête aux avocats de Julian Assange pour savoir s’il accepterait qu’on l’entende à Londres et qu’on prélève son ADN», a indiqué Mme Ny dans un communiqué.
Cette annonce constitue un revirement de la justice suédoise, parce qu’elle avait opposé jusque-là une fin de non-recevoir à l’Australien, qui plaidait pour cette solution.
Assange accepte d’être entendu
Julian Assange va accepter la proposition d’être entendu par des magistrats suédois à l’ambassade d’Équateur à Londres, a affirmé vendredi son avocat suédois.
Il a rapporté que son client était «heureux» de cette avancée dans une enquête pour des viols qu’il a toujours niés.
«Nous coopérerons à l’enquête. Il acceptera», a déclaré à l’AFP cet avocat. «C’est quelque chose que nous réclamons depuis quatre ans. C’est la route à suivre pour qu’il soit innocenté», avait-il indiqué auparavant, après que le Parquet suédois eut annoncé qu’il souhaitait l’interroger à l’ambassade d’Équateur.
L’avocate d’une des deux plaignantes qui accusent Julian Assange de viol s’est également félicitée de la proposition du Parquet suédois.
«Assange ne s’est pas rendu disponible pour être entendu en Suède (…). C’est pour cela qu’il est nécessaire de changer d’avis sur le lieu de l’audition» et qu’elle ait lieu à Londres, a souligné cette avocate, Elizabeth Fritz.
Julian Assange est réfugié dans l’ambassade d’Équateur depuis juin 2012, échappant à un mandat d’arrêt européen que la Grande-Bretagne compte exécuter dès qu’il posera le pied dehors.
Quelque 500 000 rapports
Dans cette affaire qui remonte à 2010, le fondateur de Wikileaks nie les accusations des deux Suédoises, et affirme craindre que la Suède l’extrade par la suite vers les États-Unis pour son rôle dans la publication par le site internet Wikileaks de 250’000 télégrammes diplomatiques américains et 500’000 rapports militaires classés secrets défense.
Le Parquet a dit avoir changé d’avis parce que «plusieurs des faits qui lui sont reprochés seront prescrits en août 2015, à savoir dans moins de six mois».
«Ma position a été que les conditions pour l’entendre à l’ambassade londonienne sont telles que la qualité de cette audition serait lacunaire et qu’il faut qu’il soit présent en Suède en vue d’un éventuel procès. Cette position tient toujours», a affirmé Mme Ny.
Mais «maintenant le temps commence à manquer et je dois par conséquent accepter une perte de qualité dans l’enquête», a-t-elle aussi ajouté.
(ats/afp)