
La dernière apparition publique du président russe remonte au 5 mars, le jour où il a accueilli le Premier ministre italien Matteo Renzi, venu chercher le soutien de Moscou dans le dossier libyen.
L’armée russe menait jeudi des manoeuvres militaires de grande ampleur dans plusieurs régions de Russie. Elle a notamment déployé 8000 artilleurs en Crimée et dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec l’Ukraine. Cette série d’exercices militaires, qui durera jusqu’à la fin du mois de mars, implique le déploiement de soldats dans la péninsule annexée de Crimée, en Arménie et dans les deux républiques séparatistes géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du sud, selon un communiqué du ministère de la Défense.
Parallèlement, la marine russe a lancé plusieurs manoeuvres distinctes. La flotte de la mer Noire, basée en Crimée, a simulé l’attaque d’une marine ennemie tandis que la flotte de la Baltique, basée au nord, a affronté une attaque aérienne fictive, des manoeuvres qui doivent continuer dans les jours à venir.
Dans le centre de la Russie, environ 200 tankistes s’entraîneront à assiéger une ville, précisent les agences de presse russes. En Bouriatie , des unités aériennes s’entraîneront «à répondre de façon pratique à une guerre électronique», a par ailleurs déclaré à l’agence de presse russe Ria Novosti un porte-parole militaire.
Depuis, Vladimir Poutine a reporté son voyage au Kazakhstan, ex-république soviétique d’Asie centrale, et la signature d’un accord sur le renforcement de la coopération avec l’Ossetie du Sud, une république séparatiste géorgienne, initialement prévus cette semaine.
Du côté du Kremlin, on se montre rassurant: «Il est tout à fait en bonne santé», a affirmé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la radio Echo de Moscou.
Ancien agent du KGB qui cultive toujours l’image d’un homme fort, Vladimir Poutine ne va pas par ailleurs assister à une réunion annuelle des services secrets russes (FSB) «en raison d’un agenda très chargé», a indiqué M. Peskov, cité par l’agence de presse Ria Novosti, précisant que «toutes les rencontres n’étaient pas publiques».
Un «délire» dû au printemps?
Interrogé sur l’état de santé du président, M. Peskov a affirmé, selon une expression courante en Russie, que la poignée de main de Vladimir Poutine lui permettait de «casser la main» de son interlocuteur.
«Quand le soleil apparaît et que ça commence à sentir le printemps, les gens commencent à délirer», a expliqué M. Peskov, cité par l’agence de presse TASS, en référence à ceux qui font circuler les rumeurs sur des problèmes de santé présumés du président.
En 2012, la santé de M. Poutine avait déjà été l’objet de spéculations en Russie après l’annulation de plusieurs voyages à l’étranger et lorsqu’il était apparu en public en boitant. Le Kremlin avait alors expliqué que le président souffrait d’une ancienne blessure sportive au dos.
(afp)