
Parti jeudi soir de leur hôtel de Villa Union, dans la province de La Rioja, l’autocar conduisant l’équipe de tournage et les participants est arrivé dans la capitale argentine en début d’après-midi vendredi.
Les Français ont ensuite pris le vol AF393 Buenos Aires-Paris, qui a décollé à 18h15 (21h15 GMT), selon une journaliste de l’AFP.
La semaine a été «très longue, très longue», a confié le patineur Philippe Candeloro avant d’embarquer.
A l’aéroport parisien de Roissy, où l’arrivée du vol est annoncée pour samedi à 11h00 (10h00 GMT), ils seront accueillis par le PDG et des dirigeants de la chaîne privée de télévision TF1, commanditaire du programme, selon une source proche du dossier.
Enquête et autopsies
A La Rioja, capitale de la province du même nom, cinq gendarmes français ont entamé vendredi une mission délicate et doivent procéder notamment avec des experts légaux aux autopsies des deux pilotes argentins et des huit Français morts dans cet accident lundi.
Jusqu’ici, les légistes argentins ont procédé à des prélèvements et des relevés sur les corps afin de les comparer avec les données médicales apportées par les experts français dont un médecin légiste, un dentiste et un spécialiste en empreintes digitales.
Les corps calcinés étant méconnaissables, il faudra des tests ADN, des données dentaires ou chirurgicales pour identifier les victimes.
Témoignages
Avant de boucler leurs valises pour la France, Philippe Candeloro, le nageur Alain Bernard, la cycliste Jeannie Longo, la snowboardeuse Anne-Flore Marxer et huit salariés de la maison de production Adventure Line Production (ALP), qui réalisait en Argentine une série d’émissions de téléréalité pour TF1, ont livré leur témoignage au juge Daniel Herrera.
Bernard et Candeloro ont relaté au magistrat comment ils ont assisté, impuissants, à l’accident, et vu brûler ensuite les deux appareils où se trouvaient la navigatrice Florence Arthaud, la nageuse Camille Muffat, le boxeur Alexis Vastine, cinq salariés d’ALP et les deux pilotes argentins.
Dans un pays où la lenteur de la justice est souvent critiquée, le magistrat a multiplié les auditions jeudi à leur hôtel pour permettre à l’équipe de «Dropped» de quitter l’Argentine au plus vite.
Carcasses calcinées
ALP tournait dans la province de La Rioja le deuxième épisode d’une série de quatre émissions, après un tournage dans la région d’Ushuaïa, dans le sud de l’Argentine. Ils devaient ensuite mettre le cap sur la Namibie et le Népal.
«Dropped» mettait en scène des sportifs de haut niveau, largués dans des zones isolées et qui doivent ensuite retrouver la civilisation en moins de 72 heures.
Sur le lieu du crash, à Villa Castelli, des experts aéronautiques français du Bureau enquête analyse (BEA), du motoriste Turbomeca et d’Eurocopter, analysaient les carcasses calcinées des hélicoptères, des Écureuils datant de 2010 et qui se sont télescopés en plein vol.
«Pas une erreur humaine»
Tenus au secret de l’enquête, ils n’ont fait aucun commentaire. Après un travail de terrain, ils continueront leurs investigations dans un laboratoire de Buenos Aires, avec leurs confrères de l’aviation civile argentine.
Alors que la thèse de l’erreur de pilotage est privilégiée par les spécialistes de l’aéronautique interrogés par l’AFP, la femme d’un pilote tué dans le crash se montre sceptique.
«Je ne pense pas que c’était une erreur humaine, en tout cas pas de sa part. Il était très expérimenté», a déclaré à l’AFP Azucena Agüero, l’épouse de Juan Carlos Castillo, un ancien pilote de l’armée.
(afp)