Etat islamique en Syrie: Une mère enlève ses enfants et rejoint l’EI

 

«Elle est probablement déjà en Syrie, et nous enquêtons sur une affaire de kidnapping», a déclaré à l’AFP une porte-parole du parquet néerlandais, Elsbeth Kleibeuker.

L’accès à cinq sites internet accusés de faire l’apologie du terrorisme est bloqué depuis la fin de la semaine dernière en France, une première dans ce pays, a-t-on appris lundi auprès du ministère de l’Intérieur. Parmi ces sites internet figurent celui d’al Hayat Media Center, une branche du groupe Etat islamique chargée de sa communication, et islamic-news.info, selon cette source.

L’ordre de blocage a été émis par l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication. Les fournisseurs d’accès, auparavant identifiés par les services de renseignement, ont ensuite eu 24 heures pour appliquer la décision. Cette possibilité de blocage des sites internet soupçonnés d’apologie du terrorisme est l’une des mesures phares de la loi antiterroriste votée en novembre. Elle avait été critiquée par la commission consultative des droits de l’Homme, qui estimait l’intervention d’un juge nécessaire pour ordonner et contrôler le retrait d’un contenu illicite et le blocage d’un site internet

Parmi les autres mesures de cette loi antiterroriste figure l’interdiction administrative de sortie du territoire des candidats au jihad. Six Français âgés de 23 à 28 ans qui s’apprêtaient à partir en Syrie ont ainsi vu leur passeport confisqué mi-février pour une durée de six mois renouvelable pendant deux ans.

La réfugiée de 32 ans, dont le nom n’a pas été précisé, est partie en avion en novembre de Charleroi, en Belgique, en direction d’Athènes avec son garçon de huit ans et sa fille de sept ans.

Faux papiers

Ils voyageaient probablement à l’aide de faux papiers, le père ayant prévenu la police de leur départ imminent, a expliqué le parquet, soulignant avoir émis une requête internationale pour que la femme soit placée en détention.

La femme et ses enfants ont ensuite été photographiés à Istanbul, retirant de l’argent à un distributeur de billets à la mi-décembre, écrit le quotidien local «Limburger».

Post sur Facebook

Fin décembre, elle poste sur Facebook une photo qui aurait été prise dans la ville de Tal-Abiad, sous le contrôle de l’EI, près de la frontière entre la Turquie et la Syrie.

Début janvier, elle appelle sa mère, qui réside à Maastricht, une ville du sud des Pays-Bas, et lui affirme qu’elle se trouve dans la ville de Raqa. Elle n’a pas donné de nouvelles depuis.

Emmenés contre la volonté du papa

«La mère a emmené les enfants contre la volonté de son ex-mari, qui en a la garde», a déclaré un porte-parole du parquet, Bart den Hartigh, à la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS. «Malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose s’ils sont en Syrie», a-t-il ajouté.

Au moins 160 départs depuis les Pays-Bas

Au moins 160 personnes ont quitté les Pays-Bas pour rejoindre les jihadistes en Syrie et en Irak, selon le gouvernement néerlandais. Neuf d’entre eux habitaient avant leur départ dans la province du Limbourg, dont six dans la ville même de Maastricht, ont précisé les médias néerlandais.

Ce chiffre comprend une adolescente néerlandaise, surnommée «Aïcha», qui avait été secourue par sa mère en Syrie l’année dernière après que l’adolescente s’y était rendue pour épouser un jihadiste, qu’elle considérait comme un Robin des Bois moderne.

(afp)