Vatican: «Les enfants sont un don pour l’humanité»

 

Le pape François a vivement dénoncé mercredi dans son audience générale au Vatican les sociétés contemporaines qui «excluent» les enfants en «ne les laissant pas naître», dans une condamnation implicite de l’avortement et du contrôle des naissances.

«Les enfants sont un grand don pour l’humanité, mais ils sont aussi les grands exclus, et même, on ne les laisse pas naître», s’est exclamé le pape argentin, dès le début d’une catéchèse consacrée à la famille. Il a aussi dénoncé, en mentionnant ses voyages en Asie, notamment aux Philippines en janvier, les enfants qui survivent «dans des conditions indignes».

«A la manière dont sont traités ses enfants, on peut juger une société, pas seulement moralement mais aussi sociologiquement», a-t-il ajouté sévèrement. A ce critère, a-t-il poursuivi, «on peut juger si une société est libre ou esclave des intérêts internationaux», a lancé le pape François devant 16’000 fidèles rassemblés par un frais soleil sur la place Saint-Pierre.

Source de joie

François, en évitant de nouveau de prononcer le mot avortement, l’a clairement condamné. En évoquant les «intérêts internationaux», il semble reprendre le discours d’associations religieuses catholiques qui estiment que les intérêts de grandes sociétés privées occidentales sont derrière les campagnes pour la limitation des naissances et l’avortement dans les pays en développement.

Le pape a fait l’éloge de la franchise des enfants: «les enfants ne sont pas des personnes doubles, ils n’ont pas encore appris la science de la duplicité que nous, adultes, avons appris. Ils peuvent nous apprendre à pleurer et à rire, à abandonner nos sourires artificiels, de carton pâte», a-t-il fustigé.

Parlant sans notes, le pape qui vient de fêter ses deux ans de pontificat et semblait fatigué, a observé malicieusement: «quand je les prends dans les bras, certains, me voyant vêtu de blanc, pensent que c’est le médecin qui vient leur faire un vaccin, et éclatent en larmes».

Même si les enfants «apportent la vie, la joie, l’espérance», ils peuvent, a-t-il reconnu, «parfois causer de sacrés ennuis, donner des soucis». «Mais mieux vaut une société avec ces problèmes qu’une société grise et triste», a-t-il ajouté, en dénonçant les sociétés occidentales où le nombre d’enfants par femme est au plus bas.

(afp)