
Le syndicat des agents du fisc avait révélé la semaine dernière l’existence d’une liste «top secret» de personnalités politiques, hommes d’affaires et autres célébrités, dont l’accès était restreint et surveillé électroniquement. Selon le président du syndicat, Paulo Ralha, plus d’une centaine de procédures disciplinaires ont été engagées à l’encontre de fonctionnaires soupçonnés d’avoir accédé à cette liste sans autorisation.
«En omettant d’informer les autorités de tutelle de ces procédures internes, j’ai pu donner involontairement l’impression que cette prétendue liste existe», écrit M. Brigas Afonso dans sa lettre de démission. Les contrôles se sont intensifiés d’après le syndicat en décembre, après l’ouverture d’enquêtes sur des agents du fisc suspectés d’avoir consulté les données fiscales du Premier ministre Pedro Passos Coelho.
L’existence d’une telle liste a été démentie à plusieurs reprises par le gouvernement. M. Passos Coelho avait assuré mercredi dernier devant le Parlement qu’«il n’y aucune liste VIP» et qu’il n’avait «jamais demandé au fisc l’ouverture d’une procédure disciplinaire».
Cible d’attaques de l’opposition en raison de cotisations sociales et impôts payés en retard, M. Passos Coelho avait reconnu à la même occasion «des manquements» dans le passé, mais a assuré avoir «régularisé» sa situation.
La presse avait dévoilé fin février que M. Passos Coelho n’avait pas payé ses cotisations sociales pendant cinq ans, entre 1999 et 2004, alors qu’il était consultant d’une entreprise. En outre, il a fait l’objet de cinq redressements fiscaux.
Le gouvernement avait chargé lundi l’Inspection générale des finances d’ouvrir une enquête sur «la supposée existence» d’une liste de contribuables célèbres. Le lendemain, le Parquet général a annoncé son intention de «recueillir des informations» sur l’affaire.
(afp)