Russie: L’annexion de la Crimée fêtée à Moscou

 

Concerts et discours se sont succédé mercredi à Moscou, un an après la signature par le président russe du traité d’intégration de la péninsule ukrainienne à la Russie.

lon la police, ont afflué au coeur de la capitale russe. Maintes célébrations ont aussi été organisées à travers la Crimée où le 18 mars est devenu jour férié.

Portant des drapeaux russes, beaucoup brandissaient également des pancartes «Ensemble, nous sommes invincibles». Une infirmière de 43 ans, Tatiana, a déclaré à l’AFP: «C’est un vrai jour férié aujourd’hui. Nous avons ramené la Crimée en Russie, les gens sont heureux.»

Vladimir Poutine a rencontré mercredi les dirigeants de Crimée fidèles à Moscou pour discuter notamment du développement économique de la région. Il a ensuite fait une apparition au pied du Kremlin, sous les vivats. Face à la foule, il a promis que la Russie allait «surmonter tous les problèmes qu’on cherche à nous poser de l’extérieur».

Le président russe, qui a reconnu mercredi que les sanctions occidentales avaient causé des dommages à l’économie russe, avait un peu plus tôt assuré qu’elles n’étaient pas «fatales».

Feu d’artifice

Mercredi, les télévisions publiques russes diffusaient en boucle les images de ces célébrations, déjà commencées dans l’Extrême-Orient russe alors que Moscou se réveillait à peine. Dans la capitale de la péninsule, Simferopol, un concert en présence de vedettes de la chanson russe est organisé avant le tir d’un feu d’artifice en soirée.

«Pour nous, habitants de Crimée, ces célébrations symbolisent le retour à la maison tant attendu», a déclaré le «Premier ministre» de Crimée Sergueï Axionov, cité dans un communiqué. «La Russie a protégé notre droit légitime de voter en faveur de la réunification avec la mère patrie», a-t-il ajouté.

Commémoration du référendum

Ces festivités sont le point culminant d’un programme entamé lundi avec la commémoration du référendum du 16 mars 2014. Deux jours plus tard, défiant les sanctions introduites par les Occidentaux, qui jugent ce référendum illégal, le président russe signait le décret sur l’intégration de la Crimée à la Russie.

L’annexion de la Crimée, applaudie en Russie où beaucoup voyaient comme une «erreur» son rattachement administratif à l’Ukraine en 1954, a permis à M. Poutine de surfer sur des taux de popularité records. Ceux-ci sont encore proches de 90%, selon de récents sondages.

Campagne «d’intimidations»

Mais pour l’organisation Amnesty International, qui a publié mercredi un rapport très détaillé, les autorités locales fidèles à Moscou mènent depuis une «campagne ininterrompue d’intimidations pour faire taire les voix dissidentes».

Elles «utilisent un large éventail de mesures répressives pour éteindre la dissidence», insiste le directeur de l’ONG pour l’Europe et l’Asie centrale, John Dalhuisen. Ce dernier évoque «des vagues d’enlèvement entre mars et septembre».

Forte inflation

Jamais reconnu par Kiev et les Occidentaux, le référendum russe a ouvert une année de confrontation diplomatique sans précédent depuis la guerre froide. Il a alimenté aussi les aspirations séparatistes dans l’est de l’Ukraine, où un conflit armé déclenché en avril 2014 a fait depuis plus de 6000 morts.

Un an plus tard, la situation économique de la Crimée reste pourtant précaire, alimentant malgré un certain ressentiment contre les nouvelles autorités. La péninsule, qui dépend de l’Ukraine pour l’eau et l’électricité, ne possède aucune liaison terrestre avec la Russie et souffre de difficultés d’approvisionnement, ainsi que d’une inflation galopante.

(ats)