Attentat en Tunisie: Les gardes étaient «au café» lors de l’attaque

 

Mercredi, jour de l’attaque, «il n’y avait pas de police autour du Parlement et autour du musée», a affirmé à l’AFP le vice-président du Parlement tunisien, Abdelfattah Mourou, qui est aussi l’un des fondateurs du parti islamiste Ennahda, dénonçant une «grande défaillance». Le musée, le plus prestigieux du pays, est situé dans la même enceinte que le Parlement, censé être placé sous forte protection.

Un troisième Français a été identifié parmi les 20 touristes étrangers tués dans l’attaque du musée du Bardo mercredi à Tunis, a annoncé vendredi le ministère de la Santé, selon qui trois victimes restent à identifier. Les morts identifiés sont quatre Italiens, trois Japonaises, trois Français, un Colombien, un Australo-Colombien, deux Espagnols, une Britannique, une Belge et un ou une Polonais(e), a dit à l’AFP Naoufel Somrani, directeur de l’unité des situations d’urgence au ministère. Un policier tunisien a aussi été identifié parmi les victimes et inhumé jeudi.Quatre membres de la famille d’un assaillant en détention

Le père, les deux frères et la soeur de l’un des deux assaillants tués lors de l’attaque du musée du Bardo à Tunis ont été arrêtés, a appris vendredi l’AFP auprès de sa famille et de la police. Selon un proche et des sources policières interrogées par l’AFP dans le village de l’assaillant, sa soeur, ses deux frères et son père ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi par la police dans le district de Sbiba, dans la région de Kasserine voisine de l’Algérie. La famille, pieuse, dispose d’une petite exploitation agricole. La présidence a indiqué jeudi que neuf personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’attaque contre le musée du Bardo.

«Je suis le premier vice-président, j’ai appris (mercredi) qu’il y avait quatre policiers seulement qui devaient assurer la sécurité autour du Parlement, dont deux étaient au café. Le troisième mangeait un casse-croûte et le quatrième ne s’est pas présenté», s’est-il exclamé. «C’est une grande défaillance», a dénoncé M. Mourou.

«Nous, on avait commencé à dialoguer avec les responsables de la police et de l’armée depuis 48 heures (mardi), c’est-à-dire avant cet acte-là. On avait commencé à entendre qu’ils n’avaient pas de matériel», a-t-il ajouté.

Le Ministère de l’intérieur n’était pas joignable dans l’immédiat pour réagir à ces déclarations.

L’attentat de mercredi, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), a coûté la vie à 23 personnes – 20 touristes et un policier tunisien, ainsi que deux assaillants.

Le chef du gouvernement, Habib Essid, a reconnu des «défaillances dans tout le système sécuritaire», mais le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, a salué «la promptitude avec laquelle les forces de l’ordre se sont (rendues) sur les lieux et ont évité une catastrophe».

(ats/afp)