Corruption en Italie: Le ministre des Transports annonce sa démission

 

Le ministre italien des Transports et des Infrastructures, Maurizio Lupi, a annoncé jeudi soir à la télévision qu’il allait remettre sa démission vendredi à la suite d’une nouvelle affaire de corruption dans les travaux publics. Il a auparavant promis de s’expliquer devant les députés sur les faits qui lui sont reprochés.

«Demain (vendredi…), je vais remettre ma démission», a déclaré le ministre, selon le compte Twitter de l’émission de télévision qui devait être diffusée dans la soirée. La pression montait depuis plusieurs jours sur le ministre, après l’arrestation de quatre personnes soupçonnés d’avoir truqué les appels d’offres sur de très nombreux chantiers publics.

Plusieurs des suspects arrêtés ont été proches de M. Lupi. L’un d’eux est soupçonné d’avoir offert une montre Rolex à Luca Lupi, fils du ministre, et d’avoir, à la demande du père, trouvé un emploi à ce jeune ingénieur de formation.

Renzi réclamait sa démission

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi n’a officiellement pas réagi à cette affaire qui éclabousse son gouvernement et son ministre, l’un des principaux représentants du Nouveau centre droit (NCD), le petit parti de droite allié au Parti démocrate (centre-gauche).

Selon la presse italienne, il réclamait la démission au plus vite de M. Lupi, mais le principal responsable du NCD, le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, n’y était pas favorable.

«Renzi ne m’a jamais demandé de démissionner», a assuré M. Lupi dans l’émission de télévision «Porta a porta» – une institution en Italie -, en ajoutant qu’il ne comptait pas se retirer de la politique mais juste «renforcer l’action du gouvernement». Il a répété ne jamais avoir reçu de «faveurs» dans l’exercice de ses fonctions.

Un fils du ministre favorisé

Mardi, il avait assuré au quotidien «La Repubblica» ne jamais avoir demandé de faveurs pour son fils, mais le même journal avait affirmé jeudi que les écoutes téléphoniques menées dans le cadre de l’enquête prouvaient le contraire.

Selon ces écoutes, le ministre a demandé à Ercole Incalza, alors chef du département supervisant les grands travaux publics au ministère des Infrastructures, de rencontrer son fils.

M. Incalza, soupçonné d’être au centre de l’affaire de corruption, s’est exécuté et a appelé Stefano Perotti, son ami et associé, qui a fait le nécessaire pour permettre l’embauche du fils du ministre. Les deux hommes sont actuellement incarcérés dans le cadre de l’affaire, dans laquelle une cinquantaine de personnes sont mises en cause.

Selon les enquêteurs, ils prélevaient généralement 3% de la valeur des travaux, d’un montant total de 25 milliards d’euros, qui vont d’une portion de la ligne ferroviaire à grande vitesse Milan-Vérone (nord) à une portion d’autoroute Salerne-Reggio de Calabre (sud), en passant par une ligne de métro à Rome.

(afp)