Il a l’allure et les formules d’un télévangéliste américain. Ted Cruz, le sénateur texan issu du mouvement populiste du Tea Party, a annoncé hier sa candidature à la Maison-Blanche au cours d’un discours politico-religieux prononcé à la Liberty University, la plus grande école chrétienne au monde en Virginie.
Il s’est affiché comme le défenseur des valeurs ultraconservatrices, de la liberté et de la constitution américaine. «Je crois que Dieu n’en a pas fini avec l’Amérique», a lancé le politicien de 44 ans à l’assistance quasiment exclusivement blanche. «Des gens se demandent si la foi est réelle. Je peux vous dire que dans ma famille, il n’y a pas le moindre doute, car sans l’amour transformateur de Jésus-Christ, […] j’aurais été élevé par une mère seule sans un père à la maison», a-t-il aussi martelé après avoir évoqué les problèmes d’alcoolisme de ses parents.
Ce fils d’un immigré cubain et d’une mère américaine, né au Canada, est le héros de la droite extrême américaine. Il arbore la légalisation des sans-papiers et la réforme de l’assurance-maladie chères à Barack Obama. Il a prôné hier la dissolution de l’IRS, le fisc américain. Il ne croit pas au réchauffement climatique causé, malgré les records de chaleur l’année dernière: «Vous rappelez-vous qu’avant tout le monde parlait de réchauffement climatique et d’un coup de baguette magique on parle désormais de changement climatique», a affirmé Ted Cruz la semaine dernière sur la chaîne de télévision NBC. «C’est parce qu’il n’y a pas de réchauffement.»
Ces propos lui ont valu de virulentes critiques de la part de Jerry Brown, le gouverneur démocrate de Californie, qui a fustigé «l’ignorance» de Ted Cruz dimanche sur NBC. Ted Cruz est aussi très impopulaire auprès de ses collègues conservateurs au Sénat qui lui reprochent notamment d’avoir été à l’origine du shutdown du gouvernement américain en 2013 pour tenter de faire abroger la réforme de l’assurance-maladie. A cette époque, il avait comparé son combat à celui des résistants aux nazis.
Ted Cruz, un diplômé de Princeton et de Harvard, père de deux filles, a choisi d’annoncer sa candidature à la présidentielle un 23 mars, car la journée d’hier marquait le 5e anniversaire de la signature de la réforme de l’assurance-maladie.
Il a désormais 15 jours pour lancer sa campagne avant que Rand Paul, un autre Sénateur ultraconservateur, n’annonce sa candidature à la Maison-Blanche le 7 avril dans le Kentucky. (TDG)
