Irak: Washington prévoit des raids aériens sur Tikrit

 

Les Etats-Unis mènent des vols de reconnaissance pour aider les forces irakiennes à reprendre la ville de Tikrit au groupe Etat islamique (EI), a indiqué mardi un haut responsable dans la première confirmation d’une implication américaine dans cette offensive.

Des responsables américains ont également indiqué, sous couvert d’anonymat, que Washington étudiait la possibilité de mener dans les jours ou semaines qui viennent des frappes aériennes pour aider les forces gouvernementales, engagées dans leur plus importante opération depuis que les jihadistes se sont emparés de larges pans de territoire à la mi-2014 et qui n’a toujours pas abouti trois semaines après son lancement.

La coalition dirigée par les Etats-Unis mène depuis septembre des raids aériens contre l’organisation terroriste et fournit formation et équipements à l’armée irakienne dans plusieurs régions du pays.

Mais c’est la première fois qu’un haut responsable de la coalition fait état d’une implication américaine dans l’offensive à Tikrit, dans le nord du pays, où l’Iran joue un rôle clé aux côtés des forces gouvernementales.

Un «oeil dans le ciel»

Samedi, la coalition a commencé à fournir un soutien RSR (renseignement, surveillance et reconnaissance) à la demande du gouvernement irakien, Et ce sont actuellement les Etats-Unis qui fournissent ce soutien, a indiqué un responsable, sous couvert de l’anonymat. Il a ajouté que ce soutien se présentait sous la forme d’un «oeil dans le ciel».

Le groupe EI a lancé en juin dernier une fulgurante offensive dans le nord de l’Irak, s’emparant de larges territoires, dont Mossoul, la deuxième ville du pays, ainsi que Tikrit, située à 160 km au nord de Bagdad. L’offensive terrestre qui a débuté le 2 mars implique des milliers d’Irakiens, soldats, policiers et paramilitaires alliés aux forces gouvernementales, dont les Unités de mobilisation populaire, groupes composés essentiellement de miliciens chiites.

Elle a permis de reconquérir des localités menant à Tikrit et d’encercler les quelques centaines de jihadistes, toujours retranchés dans la ville. Mais la reconquête de Tikrit elle-même s’est révélée plus difficile en raison des importants dispositifs défensifs mis en place par les combattants de l’organisation terroriste, dont un grand nombre d’engins explosifs disséminés dans la rue et des bâtiments.

Epargner la ville et ses habitants

Le ministre irakien de l’Intérieur avait annoncé la semaine dernière que l’offensive avait été temporairement suspendue pour limiter le nombre de victimes et protéger les infrastructures de la ville.

Le général Abdelwahab al-Saadi, l’un des principaux commandants pour cette opération, avait appelé il y a dix jours à un appui aérien de la coalition internationale, qui pourrait faire basculer la bataille. D’après le général Saadi, la coalition n’avait apporté «aucun soutien aérien» jusque-là, en raison de l’implication de l’Iran dans l’offensive en cours.

La question d’un soutien aérien, notamment américain, divise les forces sur le terrain entre l’armée irakienne et les milices chiites. Et, du côté de Washington, on n’apprécie guère le rôle joué par l’Iran dans cette offensive, alors que Téhéran ne fait pas partie de la coalition internationale antijihadistes. Autre sujet de , l’Iran soutient le régime syrien, alors que les Occidentaux refusent tout dialogue avec Damas.

(afp)