Lausanne: Kerry de retour pour signer un accord historique

 

Les Etats-Unis et les autres grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont jusqu’au 31 mars pour conclure avec l’Iran un règlement dit «politique», qui garantirait que la République islamique n’ait jamais la bombe atomique, en échange d’une levée progressive de sanctions internationales. Les protagonistes auraient ensuite jusqu’au 30 juin-1er juillet pour finaliser les détails techniques d’un texte complet.

Le Département de la sécurité et de l’économie (DSE) du canton de Genève interdit le survol de drones et mini-drones du samedi 28 au mardi 31 mars. Cette décision, annoncée mercredi par la police, est notamment prise en raison de la poursuite des négociations sur le nucléaire iranien. Une première interdiction avait été émise au début du mois pour le survol des communes de Pregny-Chambésy, du Grand-Saconnex, de Genève rive-droite ainsi que des quartiers de la Jonction, de Plainpalais, de la Vieille-Ville et des Eaux-Vives. Elle était valable jusqu’au 27 mars. Le DSE a édicté un nouvel arrêté valable sur le même périmètre, jusqu’à la fin du mois.

Les Etats-Unis et les autres grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont jusqu’au 31 mars pour conclure avec l’Iran un règlement dit «politique», qui garantirait que la République islamique n’ait jamais la bombe atomique, en échange d’une levée progressive de sanctions internationales. Les discussions reprennent jeudi à Lausanne. Or Genève abrite sur son territoire un certain nombre de résidences et d’hôtels qui pourraient être occupés par des délégations, a expliqué un porte-parole de la police genevoise. Les drones et mini-drones ne respectant pas l’interdiction seront confisqués jusqu’à fin mars et le pilote dénoncé à l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC).

M. Kerry doit retrouver sur les bords du Lac Léman son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avec lequel il a encore négocié des dizaines d’heures la semaine dernière, en compagnie des directeurs politiques des autres pays du 5+1, sous l’égide de l’Union européenne.

Démenti

Les grandes puissances et Téhéran discutent dans ce format depuis 18 mois, mais le nucléaire iranien empoisonne la communauté internationale depuis plus de 12 ans. L’Iran et les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, sont toutefois en contact étroit depuis des années, notamment à la faveur de tractations secrètes en 2011-2012 sur le nucléaire.

Les deux pays nient toutefois tout rapprochement diplomatique, pour l’instant.

Les jours prochains, jusqu’à la date butoir du 31 mars, constitueront «une semaine clé», a réaffirmé mercredi la porte-parole du département d’Etat.

Opposants

Face aux opposants et à ceux qui doutent d’un accord, au Congrès américain, en Israël, dans des monarchies du Golfe et même au sein du 5 1 avec les réticences exprimées plus ou moins ouvertement par Paris, M. Kerry a encore défendu mercredi la voie diplomatique comme seul moyen d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe.

«Quiconque se dresse contre» la perspective d’un accord «a l’obligation de mettre sur la table une alternative viable et réaliste et je n’ai pas encore vu quelqu’un le faire», a tonné le secrétaire d’Etat avant de monter dans son avion.

La France a estimé mardi à l’ONU que des progrès «insuffisants» avaient été faits pour parvenir à un accord. Des divergences portent notamment sur la recherche et le développement et la question des sanctions.

Demande lancée par la Maison Blanche

«Ce que nous voulons conclure d’ici à la fin de la semaine c’est un accord de principe sur les points principaux, les paramètres essentiels. La partie ne s’achèvera pas cette semaine», a déclaré un représentant de l’UE.

La Maison Blanche a de son côté demandé à l’Iran de prendre des engagements «tangibles et précis» sur son programme nucléaire.

L’Iran a toujours farouchement nié qu’il cherchait à fabriquer des armes nucléaires, assurant que son programme n’avait que des objectifs civils et pacifiques.

(ats)