
Les recherches se poursuivaient, vendredi aux alentours de la localité française de Seyne-les-Alpes (voir encadré), pour retrouver les corps des 150 personnes décédées mardi dans le crash d’un Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings.
Pour les enquêteurs, il s’agit avant tout de retrouver la deuxième boite noire et d’identifier au plus vite les corps évacués de la montagne, notamment grâce aux prélèvements effectués sur les familles jeudi après-midi. Les 37 secouristes et 11 gendarmes de la police scientifique seront dépêchés sur le site du crash grâce a quatre hélicoptères au lieu de cinq jusqu’à présent.
«On collecte d’abords les éléments biologiques avant les débris», a indique un porte-parole de la gendarmerie. «Je tiens à saluer l’extraordinaire travail des services de l’Etat français, gendarmes, sapeur pompiers, services de santé, sécurité civile, bénévoles, élus locaux. Tout le monde est mobilisé pour récupérer les corps et que les familles puissent enfin pouvoir leur rendre un dernier hommage», a déclaré le Premier ministre français Manuel Valls sur la chaîne iTELE.
Les secouristes sur place sont confrontés à de nombreux obstacles d’ordre technique et géographique. La zone du crash s’étend en effet sur près de quatre hectares.
«Cette zone est particulièrement difficile d’accès, a expliqué Frédéric Petitjean, médecin-chef de la région Alpes-de-Haute-Provence. Il note par ailleurs que le sol était tout sauf stable par endroits et qu’il y a des dénivelées allant jusqu’à 60 à 70%. «Le personnel est clairement en danger», ajoute-t-il.
Aux contraintes physiques s’ajoutent également les contraintes psychiques. Ainsi, les secouristes sont sans cesse confrontés à des images affreuses. La plupart des victimes sont à peine identifiables. Les membres sont éparpillés sur toute la zone du crash. C’est ce que relate Laurent Jaunatre, qui dirige le service de secours CRS Alpes de Grenoble.
Yves Naffrechoux, commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Jausiers, confirme que les secouristes sont mis à rude épreuve. Lui même avoue n’avoir jamais vu «une chose pareille» malgré ses nombreuses années d’expérience dans le domaine. «Nous avons uniquement sélectionné les secouristes les plus expérimentés.»
Yves Naffrechoux pense que les recherches dureront encore plusieurs semaines, voire des mois.
(kle/ofu)