Crash en France: Le copilote aurait crashé délibérément l’avion

 

Le fichier de la boîte noire, où ont été enregistrées les conversations dans le cockpit, a révélé aux enquêteurs les 30 dernières minutes du vol 4U9525 reliant Barcelone à Düsseldorf. Selon le procureur Brice Robin, après 20 minutes d’un pilotage normal, le commandant a quitté le cockpit pour «satisfaire un besoin naturel», le copilote s’enfermant dans la cabine et déclenchant, en pleine conscience, la descente de l’avion durant 10 minutes.

Pilote novice

Lors des vingt premières minutes de l’enregistrement, les échanges dans le cockpit entre le pilote et le copilote sont «courtois, un peu enjoués», mais lorsque le commandant de bord entame le briefing réglementaire en vue de l’atterrissage à Düsseldorf, les réponses du copilote deviennent alors «laconiques», a précisé le magistrat.

«On entend alors le commandant de bord demander au copilote de prendre les commandes et on entend à la fois le bruit d’un siège qui recule et d’une porte qui se ferme», ce qui laisse supposer que le commandant de bord se rendait alors aux toilettes. A cet instant, on entend le copilote manipuler «les boutons du ‘flight monitoring system’ pour actionner la descente de l’appareil». Le jeune de 28 ans avait été engagé il y a quelques mois par Germanwings et n’avait qu’une centaine d’heures de vol à son actif.

«L’action sur ce sélectionneur d’altitude ne peut être que volontaire», a souligné le procureur Robin. Durant toute la durée de cette descente volontaire, la respiration du copilote est audible et normale, ce qui signifierait qu’il était vivant jusqu’à l’impact.

Pas d’avis de détresse

Dans l’intervalle, on entend le commandant de bord appeler à plusieurs reprises pour avoir accès à la cabine de pilotage dont la porte blindée se bloque automatiquement sur ces appareils. Le pilote tape à la porte, mais en vain. Les interventions des contrôleurs aériens français, qui ont repéré l’anomalie, restent sans réponse.

Par ailleurs, aucun message de détresse n’a jamais été émis et le copilote est resté muet tout au long de la descente. Selon le procureur, les passagers ne se sont rendu compte de leur sort qu’à la dernière minute, juste avant l’impact. Des cris sont audibles dans les dernières secondes du CVR. La mort a été instantanée.

Les enquêteurs français et allemands ont engagé des investigations sur l’environnement personnel et familial du copilote, un ressortissant allemand décrit comme un «gars normal» par ses connaissances. Lufthansa, la maison-mère de Germanwings, indique ne pas avoir d’information sur ce qui a pu motiver son geste ou si des éléments indiquaient une fragilité psychologique de sa part.

La compagnie s’est dite «abasourdie» par ce qui lui était arrivée. En fin d’après-midi, des perquisitions étaient menées dans les deux domiciles recensés du copilote, dont l’un à Düsseldorf.

Famille sur place

Les familles des victimes sont arrivées dans la journée à Seyne-les-Alpes, sur les lieux du drame. La famille du copilote était aussi sur place. Selon un dernier bilan, le nombre de victimes allemandes s’élève à 75 morts, alors qu’un précédent chiffre évoquait 72 victimes, et une cinquantaine de victimes espagnoles.

Alors que les procédures d’identification des corps ont débuté, les enquêteurs tentaient toujours de retrouver la 2e boîte noire.

(afp)