
«On a un certain nombre d’éléments qui nous permettent d’avancer dans cette piste, qui est présentée comme une piste sérieuse, mais qui ne peut pas être uniquement la seule», a déclaré le général Jean-Pierre Michel, sous directeur de la police judiciaire à la direction générale de la gendarmerie national, n’écartant pas l’hypothèse d’une «faute involontaire ou une défaillance technique».
«Homicide volontaire» maintenu
«On a failli requalifier, j’y ai pensé, mais finalement on reste sur une qualification d’homicides involontaires», a expliqué le procureur de Marseille, Brice Robin, samedi dans les colonnes du quotidien «La Provence».
Il a ajouté qu’à ce stade de l’enquête, il n’y avait toujours «pas d’élément particulier» dans la vie du copilote, comme une rupture amoureuse ou un problème professionnel, qui pourrait expliquer un geste volontaire pour détruire l’avion.
«Comprendre l’homme qu’il est»
Andreas Lubitz, en arrêt maladie le jour du vol selon une attestation d’un médecin retrouvée à son domicile de Düsseldorf, semblait souffrir de problèmes psychiatriques, selon des informations recueillies par la presse allemande. Il est soupçonné d’avoir volontairement fait chuter mardi l’Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, alors qu’il était aux commandes, entraînant la mort de 149 personnes en plus de la sienne.
«On va essayer de comprendre ce qui dans sa vie aurait pu l’amener à ce passage à l’acte», a déclaré l’enquêteur, ajoutant: «l’environnement qui va être fait d’Andreas Lubitz va être extrêmement important et il l’est déjà parce qu’il nous permet déjà de mieux comprendre l’homme qu’il est».
Le général Michel fait partie d’une délégation de trois enquêteurs français venue à Düsseldorf pour coopérer avec les autorités allemandes. Il a expliqué qu’il s’agissait notamment de faire le lien entre les «constatations techniques» ainsi que les relevés effectués en France et les éléments sur la vie et la personnalité d’Andreas Lubitz rassemblés en Allemagne lors d’auditions et de perquisitions.
Importance de la 2e boîte noire
«Le travail actuellement conduit pas nos camarades allemand est orienté vers la compréhension de ce qu’il s’est passé, sur une éventuelle préméditation ou prédisposition peut-être à ce genre d’acte», a-t-il dit.
Il a également souligné l’importance de la deuxième boîte recherchée sur les lieux du crash dans les Alpes françaises. «L’importance de la dernière boîte noire est (…) comprendre en gros ce qui s’est passé dans les dernières minutes sur les commandes de l’appareil, (…) essayer de comprendre bien sûr s’il y a une action volontaire ou une faute involontaire ou une défaillance technique», a-t-il précisé. «On n’écarte pas un travail sur d’autres hypothèses» que celle privilégiée d’un acte volontaire, a-t-il assuré.
(afp)