
Selon la commission électorale centrale, 71,6% des personnes inscrites sur les listes électorales avaient voté à la mi-journée, dépassant le seuil de validité fixé par la loi ouzbèke à un tiers du corps électoral.
Les opérations de vote ont débuté à 06h00 locales (03h00 en Suisse) et devaient se poursuivre jusqu’à 20h00 dans 9000 bureaux à travers tout le pays.
Près de 21 millions de personnes étaient appelées aux urnes dans ce pays de 30 millions d’habitants, le plus peuplé des cinq anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale.
Les trois adversaires d’Islam Karimov, dirigeant de l’Ouzbékistan soviétique dès 1989 et qui a effectué trois mandats, sont tous issus de partis politiques soutenant officiellement le président sortant et ayant appelé à sa réélection.
Observateurs sur place
Un seul parmi eux possède une réelle notoriété: le député Akmal Saïdov, qui a recueilli moins de 3% des voix lors de la dernière élection en 2007, alors que M. Karimov en a récolté près de 90%.
De nombreux électeurs de la capitale Tachkent ont dit à l’AFP avoir voté pour le président sortant.
Plus de 300 observateurs internationaux, issus de 43 pays, sont mobilisés pour le scrutin. Un rapport préliminaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) publié le 20 mars soulignait que M. Karimov se présente une nouvelle fois bien que les mandats présidentiels soient limités à deux dans la constitution ouzbèke.
Dans sa campagne discrète débutée le 17 février, Islam Karimov a résumé l’enjeu du scrutin: moi ou le chaos. L’Ouzbékistan partage une frontière de 137 kilomètres avec l’Afghanistan, pays ravagé par la guerre.
Santé fragile
Rien ne semble empêcher sa réélection pour un quatrième mandat à 77 ans. Régulièrement montré du doigt par les ONG internationales, le régime d’Islam Karimov navigue habilement entre les intérêts russes et occidentaux.
L’aide américaine n’a jamais cessé et l’Union européenne a suspendu ses sanctions économiques dès 2009. Le président russe Vladimir Poutine, lui, s’est rendu en décembre à Tachkent, tentant de convaincre l’Ouzbékistan de rejoindre l’Union économique eurasiatique menée par Moscou. Une invitation refusée par Islam Karimov, soucieux de l’indépendance de son pays.
La seule menace à son régime semble être son âge et la fragilité supposée de son état de santé, qui l’amène à danser chaque année en public lors d’une fête traditionnelle pour démentir les rumeurs.
(ats)