Nucléaire iranien: Dernière chance de trouver un accord à Lausanne

 

Les négociations sur le nucléaire iranien ont repris mardi à Lausanne à quelques heures du délai fixé pour la conclusion d’un accord préliminaire.

Un accord «reste possible», a dit un diplomate. Signe encourageant: l’annonce du retour du ministre russe Sergeï Lavrov.

Les grandes puissances et l’Iran tentent de parvenir à un compromis historique avant minuit. «Intense, intense», a résumé le négociateur russe Sergueï Ryabkov, sorti pour une pause cigarette dans le jardin du palace où se déroulent les tractations depuis jeudi.

«J’espère que vous serez positivement surpris», a lancé le négociateur aux journalistes. Il a confirmé que son ministre Sergeï Lavrov serait de retour à Lausanne dans l’après-midi.

M. Lavrov avait quitté la Suisse la veille pour des questions d’agenda. Il va retrouver ses pairs américain, britannique, français, russe, chinois et allemand, sur place depuis plusieurs jours.

«Montagnes russes»

Les chefs de la diplomatie des grandes puissances se sont retrouvés après une courte nuit durant laquelle leurs experts ont continué à discuter pour tenter de venir à bout des dernières questions en suspens. «Ce n’est pas réglé», a indiqué une source diplomatique, ajoutant qu’un accord reste possible.

«J’espère qu’on aura quelque chose aujourd’hui», a déclaré une autre source proche des négociations, décrivant une atmosphère permanente de «montagnes russes».

Agendas bousculés

«Ce sont les dernières heures», a estimé une source diplomatique, doutant que les négociations puissent être prolongées dans le format actuel. «Les ministres sont là depuis des jours, ont bousculé leurs agendas pour rester, et ils ont tous des obligations.»

«Il est vraiment temps maintenant de prendre des décisions» pour parvenir à une entente, a exhorté lundi soir la porte-parole du Département d’Etat américain, Marie Harf. Un diplomate occidental a renchéri: «Il est maintenant temps de dire oui ou de dire non.»

Compromis espéré

Le P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) et l’Iran espèrent obtenir un premier compromis d’ici mardi minuit. Un tel accord doit ouvrir la voie à un règlement définitif censé être conclu au plus tard le 30 juin. Un échec ne signifierait toutefois pas automatiquement la rupture et la fin de toutes les négociations, soulignent les protagonistes de part et d’autre.

Mais tous s’accordent à dire que la situation serait beaucoup plus compliquée et difficile. Cela en raison notamment des contraintes internes aux Etats-Unis et en Iran, où les opposants à un accord seraient confortés en cas d’échec des discussions de Lausanne.

Points de friction

L’objectif de l’accord est de s’assurer que l’Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique en contrôlant étroitement son programme nucléaire, dont Téhéran affirme qu’il est purement civil, en échange d’une levée des sanctions internationales.

Un diplomate occidental a fait état lundi de trois gros points de friction à résoudre: la durée d’application d’un éventuel accord, le calendrier de la levée des sanctions et leur rétablissement en cas de non-respect de l’accord par Téhéran.

(ats/afp)