France: Sarkozy, de la victoire aux interrogatoires

 

A peine les petits-fours de la victoire de son parti aux départementales sont-ils digérés, que Nicolas Sarkozy a dû se lever de bon matin, mercredi, pour être entendu pendant cinq heures par deux juges d’instruction du genre coriace, Renaud van Ruymbeke et Serge Tournaire.

A l’issue de l’audition, ces magistrats l’ont placé sous le statut de «témoin assisté» (par un avocat), un stade intermédiaire entre le simple témoin (sans avocat) et le mis en examen (inculpé).

Pas quitte pour autant

L’ancien président français échappe donc au statut le plus rigoureux, mais il n’en est pas quitte avec la justice pour autant. Sa situation juridique peut, en tout temps, évoluer. Et le fait qu’il soit «témoin assisté», indique que les soupçons des juges à son égard ne sont pas complètement dissipés.

L’affaire en question a pour contexte la campagne présidentielle 2012. En France, les dépenses électorales sont plafonnées. Or, celles de Nicolas Sarkozy ont crevé ce plafond. Dès lors, le Conseil constitutionnel a refusé les comptes de campagne de l’ex-président en ordonnant la restitution à l’Etat de l’avance forfaitaire de 153’000 euros et en prononçant des pénalités de 363’615 euros.

Ce chèque de 516 615 euros aurait dû être signé par Nicolas Sarkozy. Mais c’est son parti, l’UMP, qui a payé la note en juillet 2013. Ce qui est contraire à la loi.

Le remboursement ne change rien

Certes, juste avant de prendre la présidence de l’UMP, Sarkozy avait entièrement remboursé l’UMP, fin novembre 2014. Mais cela ne change rien, l’infraction ayant été commise; l’ancien patron de l’UMP, Jean-François Copé, et la trésorière du parti, Catherine Vautrin sont mis en examen pour abus de confiance dans ce dossier.

Les ennuis judiciaires volant en escadrille, trois autres responsables de la calamiteuse campagne UMP de 2012 ont été placés en garde à vue, ce même mercredi, pour être interrogés par des policiers à Nanterre, près de Paris.

Le cas Bygmalion

Il s’agit d’un autre dossier qui concerne l’agence de communication Bygmalion qui a fait la propagande-spectacle du candidat Sarkozy. Elle est accusée d’avoir dissimulés 17 millions d’euros de frais de campagne aux autorités contrôlant les dépenses des candidats.

Si Nicolas Sarkozy a marqué des points à l’issue des élections départementales de dimanche dernier, son chemin de retour vers l’Elysée reste tout de même obstrué par les huit dossiers judiciaires où son nom est cité.

(24 heures)