Nucléaire iranien: Zarif exhorte à «saisir le moment» pour un accord

 

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a exhorté mercredi 1er avril les grandes puissances à «saisir le moment» pour parvenir à un accord sur le nucléaire, soulignant que cette occasion ne se répèterait peut-être pas.

«Il est temps pour nos partenaires dans la négociation de saisir le moment et l’opportunité (d’un accord) qui ne se répètera peut-être pas», a déclaré Mohammad Javad Zarif à des journalistes, alors que les tractations s’éternisent depuis une semaine à Lausanne.

Issue incertaine

La dernière ligne droite des négociations sur le nucléaire iranien n’en finit plus de finir. Alors que ministres et autres négociateurs enchaînent les heures et les jours, l’issue restait incertaine en début de soirée. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en a profité pour s’engouffrer dans la brèche.

Près de vingt heures après l’expiration de la date butoir du 31mars à minuit, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue iranien étaient toujours à l’hôtel Beau-Rivage. Les séances de négociations se sont poursuivies tout au long de la journée de mercredi, malgré le départ le matin des ministres français, russe, chinois et britannique. Rien de concret n’a filtré.

Un accord n’est pas exclu

Peu avant 17h30, John Kerry a fait une petite virée devant le Musée olympique à quelque 500 mètres du palace où se déroulent les négociations, a constaté une journaliste de l’ats. Ce qui semblait être une pause pour prendre l’air et se dégourdir les jambes indiquait la probable poursuite des discussions jusqu’en soirée.

L’issue restait complètement ouverte: un accord n’était toujours pas exclu, même s’il semblait difficile à atteindre. Une poursuite des discussions jeudi est un scénario envisagé. Une simple déclaration pourrait aussi être faite, histoire de temporiser. Les détails devraient ensuite être réglés d’ici la fin juin.

Réaction de Netanyahu

Cette incertitude sur l’issue des pourparlers a poussé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, virulent opposant à tout compromis avec l’Iran, à donner de la voix pour la quatrième journée consécutive.

«C’est maintenant que la communauté internationale doit insister pour obtenir un meilleur accord», a déclaré Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Il a averti que «les concessions» faites à Lausanne risquaient de déboucher sur «un mauvais accord qui mettrait en danger Israël, le Moyen-Orient et la paix dans le monde».

«Un meilleur accord ferait reculer de façon significative les infrastructures nucléaires de l’Iran, un meilleur accord conditionnerait l’éventuelle levée des restrictions sur le programme nucléaire iranien à un changement de comportement de l’Iran», a-t-il ajouté.

Implications multiples

Les grandes puissances du groupe 5 1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume Uni, France et Allemagne) tentent, sous l’égide de l’Union européenne, de conclure avec l’Iran un accord qui mettrait fin aux ambitions nucléaires militaires de Téhéran. La monnaie d’échange serait la levée des sanctions économiques qui étranglent le pays depuis douze ans.

Les négociations sur ce dossier très complexe et aux implications multiples ont débuté il y a 18 mois. Elles sont passées à la vitesse supérieure fin février, lorsque que John Kerry et Mohamad Javad Zarif ont commencé à discuter directement ensemble.

D’abord à Genève, puis pour un deuxième round à Montreux début mars. Enfin, les deux partenaires principaux ont investi le Palace Beau-Rivage à Lausanne le 15 mars. Après une interruption de quelques jours, ils ont repris les discussions intensives jeudi, rejoints en fin de semaine par leurs homologues du groupe 5 1 et par la cheffe de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini.

(ats/Newsnet)