Espagne: L’infante Cristina plaidera l’ignorance à son procès

 

«Puisque la confiance entre les conjoints était totale, aucune réunion formelle d’associés n’a jamais été organisée», écrivent ses avocats dans un mémoire de défense remis mercredi à la justice et cité par plusieurs médias.

L’infante Cristina et son mari ont choisi de rester fidèles à leur ligne de défense, assurant que Cristina lui faisait aveuglément confiance, selon le texte remis au tribunal de Palma de Majorque.

Quatre ans après l’ouverture de l’enquête, le magistrat chargé du dossier, José Castro, a ordonné le 22 décembre 2014 le renvoi devant un tribunal de la soeur de Felipe VI, Cristina de Bourbon, une première dans l’histoire de la monarchie espagnole.

Grande femme blonde et sportive de 49 ans, l’infante Cristina est accusée de délits fiscaux en lien avec les affaires de son époux, Iñaki Urdangarin, 47 ans.

Ex-champion olympique de handball, ce dernier est soupçonné d’avoir utilisé sa position au sein de la famille royale pour décrocher des contrats aux îles Baléares et à Valence à travers une société à but non lucratif, Noos, qu’il présidait. Les montants incriminés atteignent 6,1 millions d’euros.

Le juge Castro soupçonne Cristina d’avoir pris «activement» part à ces fraudes en utilisant à des fins personnelles une partie des sommes détournées, via une société écran, Aizoon, détenue à parts égales par les deux époux.

«Depuis le jour de sa création, le seul administrateur d’Aizoon fut M. Iñaki Urdangarin», écrivent les avocats de la soeur du roi dans le mémoire en défense cité par la presse. Cristina «s’est limitée à signer sans demander d’explications les documents que, très occasionnellement, on lui a demandé de signer en tant qu’associée», assurent-ils. «Elle n’est absolument pas intervenue sur le sujet des obligations comptables et fiscales d’Aizoon», ajoutent-ils en réponse aux accusations de délits fiscaux.

Le beau-frère du roi est poursuivi pour malversation, fraude fiscale, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment. Pour lui, le procureur a déjà requis 19 ans et six mois de réclusion.

Concernant l’infante, le parquet, beaucoup plus clément, avait demandé un non-lieu.

Au total 17 personnes doivent comparaître devant le tribunal de Palma aux Baléares dans cette affaire, à une date non encore fixée.

(afp)