Etat islamique: L’ONU en Syrie pour aider les civils de Yarmouk

 

Le chef de l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens, le Suisse Pierre Krähenbühl, a affirmé ce dimanche 12 avril à Damas la détermination des Nations Unies à venir en aide aux civils ayant fui le camp palestinien de Yarmouk contrôlé en partie par les djihadistes. Il s’est aussi dit «très inquiet» pour ceux restés à l’intérieur.

Dans la capitale syrienne, le Pierre Krähenbühl, commissaire général de l’agence UNRWA, a rencontré des déplacés de Yarmouk installés dans une école du quartier voisin de Tadamon.

«Nous sommes déterminés à fournir des aides à ceux qui ont décidé de quitter temporairement» Yarmouk et à permettre à ceux souhaitant faire de même de «sortir du camp en toute sécurité», a expliqué Pierre Krähenbühl.

L’objectif de l’ONU est aussi de savoir «comment fournir des aides à la population palestinienne à l’intérieur» du camp, pour qui «nous restons très inquiets, a-t-il dit, ajoutant: «la communauté internationale ne peut pas abandonner (les Syriens) lorsqu’ils sont dans le besoin».

Pris entre deux feux

Le 1er avril, le groupe Etat islamique (EI) a pris d’assaut Yarmouk, un grand quartier du sud de Damas. Près de 18’000 civils palestiniens et syriens ont été pris au piège des combats entre groupes palestiniens et djihadistes dont les positions sont bombardées par l’aviation du régime.

Jusqu’à présent, près de 2500 Palestiniens ont été évacués et se sont réfugiés dans des quartiers voisins. Au moins 200 personnes sont mortes depuis le début du siège, dont plusieurs dizaines de la faim, selon des ONG.

Yarmouk – qui comptait 160’000 habitants avant le début du conflit syrien en mars 2011 – est devenu en 2012 un champ de bataille entre forces du régime et rebelles syriens, appuyés chacun par des groupes palestiniens. Les rebelles sont sortis ensuite du camp.

Nouveaux morts à Alep

A Alep, dans le nord de la Syrie, les civils continuent à payer un très lourd tribut à la guerre. Douze personnes, dont des enfants, sont morts dans des raids du régime contre des quartiers rebelles de la ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Dans la province voisine de Raqa, où l’EI a établi son fief en Syrie, les combattants kurdes des YPG ont avancé, «s’emparant d’une grande cimenterie et de trois villages» au nord-ouest de la localité d’Aïn Issa, a rapporté l’OSDH. Les violents combats ont fait 20 morts dans les rangs djihadistes en 48 heures. Aucun bilan n’était disponible sur les pertes côté kurde.

Quelque quatre millions de Syriens ont fui leur pays, l’immense majorité s’étant installée dans des Etats voisins. Seul un infime pourcentage a bénéficié de l’asile dans des pays européens, et les tentatives de traversée illégale des frontières se multiplient.

Dimanche, 73 migrants syriens âgés de 12 à 41 ans ont été interpellés en Roumanie alors qu’ils tentaient de franchir illégalement la frontière à bord d’un poids lourd avec la France pour destination.

Raffinerie attaquée en Irak

En Irak, des djihadistes de l’EI ont lancé samedi une attaque-suicide contre la raffinerie de Baïji, la plus grande du pays à 200 kilomètres de Bagdad, a indiqué un général irakien, en précisant que l’armée avait toujours le contrôle du site. «Trois kamikazes ont pu atteindre l’entrée de la raffinerie. Deux ont été tués, mais un troisième a réussi à se faire exploser, a-t-il précisé.

Des combats ont suivi les attaques-suicide et au total 20 djihadistes ont été tués, a ajouté le général, un chiffre qui n’a pas pu être vérifié. Les forces irakiennes protégeant la raffinerie ont ensuite repris le contrôle des entrées et l’ensemble du site a été sécurisé, selon lui.

Le site de la raffinerie a été le théâtre de violentes batailles depuis que l’EI a pris en 2014 le contrôle de pans entiers de l’Irak.

Cité antique de Nimroud détruite

Par ailleurs, l’EI a publié samedi une vidéo montrant selon lui ses combattants détruisant des œuvres d’art dans la cité antique assyrienne de Nimroud, dans le nord de l’Irak, avant de faire exploser le site archéologique. Selon les images, non datées, Nimroud, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Mossoul, a été complètement rasée.

La destruction de la cité avait été rapportée il y a plus d’un mois. L’UNESCO avait dénoncé un «crime de guerre», mais on ignorait jusqu’alors l’étendue des dégâts. «Dès que nous pouvons détruire les signes de l’idolâtrie et étendre le monothéisme, nous le ferons», promet un djihadiste à la fin de la vidéo.

(ats/Newsnet)