Russie: Vladimir Poutine, le pire de la crise est passé

 

Le président russe tenait sa séance annuelle de questions-réponses avec ses concitoyens en direct à la télévision, qui s’est ouverte sur une longue série de questions économiques touchant les aspects les plus concrets de la vie quotidienne. La Russie subit une crise économique qui suit un an d’isolement croissant en raison de la crise ukrainienne mais aussi de chute des cours du pétrole.

S’il a reconnu les difficultés rencontrées par la population en raison de l’inflation galopante, il a surtout insisté sur la résistance du pays dans ce contexte difficile et les lueurs d’espoir.

«Les experts voient que nous avons passé le pic des problèmes en terme de remboursement des crédits extérieurs par les banques et par les entreprises du secteur réel», a-t-il insisté. «La monnaie nationale s’est corrigée et il n’y a pas eu de catastrophe».

Moins dur que prévu

Depuis la dernière grande intervention télévisée du président, en décembre, la situation a radicalement changé. A la fin de l’année, le rouble venait de subir deux jours d’effondrement et semblait échapper à tout contrôle. La Banque centrale avait augmenté radicalement ses taux et les économistes prévoyaient les scénarios les plus noirs.

Désormais, si l’activité montre bien des signes de récession, le mouvement semble plus limité que prévu. Soutenue par l’apaisement des combats en Ukraine et un rebond des cours du pétrole, la devise russe a repris près de 40% depuis début mars face au dollar. Et M. Poutine est plus populaire que jamais depuis l’annexion de la Crimée il y a un an.

Par conséquent, le président russe, qui avait prédit en décembre une sortie de crise au bout de deux ans, a estimé que cela se ferait «peut-être plus rapidement». Il reprend ainsi les déclarations du gouvernement, qui ne cesse de répéter que la crise sera probablement moins violente qu’attendu.

Pas de levée des sanctions

«Il est peu probable qu’on puisse attendre une levée des sanctions parce qu’il s’agit d’une question politique», a cependant prévenu M. Poutine, dénonçant une stratégie visant à «contenir le développement» du pays.

Mais il a estimé que la Russie devait «utiliser les sanctions pour atteindre de nouvelles limites de développement» et «corriger sa politique économique». Il a évoqué le remplacement des importations par des produits locaux, citant le secteur de l’agriculture: «Nous l’avons assaini». Il a également appelé à créer des conditions plus favorables à la conduite des affaires pour les petites entreprises.

«Notre objectif, en tant que président, mais également pour le gouvernement, la Banque centrale et les dirigeants des régions, est de traverser cette période avec des pertes minimales», a-t-il insisté. «Est-ce possible? Oui, c’est possible».

(ats)