
La promotion attendue de Marion Maréchal Le Pen a été annoncée par le parti lors d’un bureau politique consacré à l’investiture de ses candidats pour ces élections, qui constitueront le dernier test d’envergure nationale avant la présidentielle de 2017. Elle est intervenue après la crise politico-familiale qui secoue le FN depuis une semaine et qui a provoqué la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen.
Le vieux tribun, âgé de 86 ans, souhaitait pour le scrutin de décembre la tête de liste du parti en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), grande région méridionale qui est l’une des places fortes du FN.
Mais sa propre fille Marine, qui lui a succédé en 2011 à la présidence du parti, l’a privé d’élections et a annoncé une «procédure disciplinaire» contre lui, à la suite de nouveaux dérapages sur la Shoah et l’immigration.
Elue d’un département de Provence
En signe d’apaisement, Jean-Marie Le Pen avait finalement renoncé lundi à se présenter aux régionales et avait plaidé pour que sa petite-fille Marion le remplace.
Agée de 25 ans, Marion Maréchal-Le Pen est la nièce de Marine Le Pen et l’une des deux députés FN siégeant depuis trois ans à l’Assemblée nationale française. Elle a été elle-même élue en 2012 dans le Vaucluse, l’un des départements de Provence.
Bruno Gollnisch avait auparavant annoncé vendredi qu’il renonçait à briguer la tête de liste FN en PACA. «Je l’avais envisagée, mais j’y ai renoncé», a-t-il dit sur la chaîne de télévision France 2.
«Je ne voudrais pas troubler la réconciliation familiale, et, j’espère, politique, entre les trois générations de la famille Le Pen». L’ex-numéro deux du FN avait proposé de constituer un «ticket» avec Marion Maréchal-Le Pen.
«Qu’avons nous abandonné?»
Celle-ci a sèchement refusé de s’associer à une personnalité qui «incarne le Front d’une certaine époque, qui me semble un peu révolue».
«En quoi sommes-nous nouveau, qu’avons nous abandonné par rapport à ce que des dizaines de milliers de militants, des millions d’électeurs ont défendu (…) au prix quelquefois de sacrifices considérables, autour de Jean-Marie Le Pen, de moi-même et de biens d’autres?», a demandé Bruno Gollnisch.
Il s’est notamment demandé si le FN défendait toujours «la lutte contre les excès de la bureaucratie qui paralyse, du fiscalisme qui spolie (…) le rétablissement des libertés économiques». Ces thèmes sont bien éloignés de la nouvelle ligne dirigiste et protectionniste défendue par Marine Le Pen.
Marine Le Pen évoquée sur les régionales
Le vice-président du Front, Florian Philippot, a démenti toute querelle entre les «anciens et les modernes.» «Il y a une ligne rassembleuse qui fonctionne électoralement et qui correspond à nos convictions profondes», a-t-il dit.
Cette ligne a été, selon lui, «rappelée» par Marine Le Pen pour trancher le différend avec son père. Elle permettra au Front national d’être «plus rassembleur».
Bruno Gollnisch et Florian Philippot ont confirmé qu’une candidature de Marine Le Pen comme tête de liste aux régionales en Nord-Pas-de-Calais Picardie était en suspens. La présidente du FN hésite à briguer une fonction qui est un «travail à plein temps».
(ats)