Afrique du Sud: Zuma engage les immigrés à rester dans son pays

 

Alors que la pression diplomatique s’accentue pour éviter un bain de sang comme en 2008, M. Zuma s’est rendu dans un camp hébergeant des immigrés chassés de chez eux à Durban.

Malgré un chèque d’aide de 50 000 rands (environ 3945 francs), il a reçu un accueil hostile, a constaté un journaliste de l’AFP. Ces victimes des violences ont mis en cause l’inefficacité de la police.

«Il ne peut y avoir de justification aux attaques contre les étrangers», a répété M. Zuma.

Demande par l’ADF

«En tant que gouvernement, personne ne vous dit de partir. Ce ne sont pas tous les Sud-Africains qui disent que vous devez partir mais une très petite minorité», a-t-il dit. «Même ceux qui veulent rentrer chez eux doivent savoir que quand nous aurons stoppé la violence, ils sont les bienvenus pour revenir».

M. Zuma aurait dû s’envoler samedi pour le 60e anniversaire du sommet des Non-Alignés en Indonésie.

Il a prévu la semaine prochaine d’«engager le dialogue» pour normaliser la situation.

Le Forum de la diaspora africaine (ADF) a demandé l’intervention de l’armée alors que les pilleurs se déchaînaient dans le township d’Alexandra vendredi soir.

Policiers sur place

«Le gouvernement «compte attendre jusqu’à combien d’immigrants tués pour utiliser l’armée comme en 2008?», a déclaré le porte-parole de cette association, Jean-Pierre Lukamba, d’origine congolaise.

Samedi, des unités de la police municipale de Johannesburg et de la police anti-émeute ont été déployées en renfort dans les townships ou quartiers de la capitale économique.

Les violences sont désormais surtout le fait de petits groupes de casseurs et de pilleurs selon la police qui a procédé à plus de 30 arrestations la nuit dernière.

Plusieurs quartiers touchés

La police a notamment dû intervenir dans la nuit avec des tirs de balles en caoutchouc pour disperser des émeutiers à Alexandra.

Elle a confirmé le décès d’un étranger dans ce township, où s’entassent 400’000 personnes. Mais elle s’est refusée à établir un lien avec les violences en cours et n’a pas révélé sa nationalité.

Des violences ont également eu lieu dans le sud-est de l’agglomération à Thokoza.

D’autres quartiers ont été touchés. Les forces de l’ordre ont été visées et la circulation interrompue plusieurs heures sur l’autoroute voisine, qui a été ensuite dégagée vers minuit.

Entre six et quinze tués

La police s’en tient pour l’instant à un décompte total de six tués. Mais l’association ADF parle elle de 15 tués et plus de 2500 déplacés, depuis le début des violences qui ont démarré avant Pâques à Durban, sur la côte est.

En 2008, les violences xénophobes avaient fait 62 tués, dont une vingtaine de Sud-Africains pris dans les affrontements. Depuis, ces violences sont récurrentes.

(ats)