Elections législatives: Les «Vrais Finlandais», un parti nationaliste, progresse

 

L’ascension de Perussuomalaiset («Les Vrais Finlandais») s’est confirmée dimanche en Finlande, la formation eurosceptique populiste étant devenue la deuxième force du pays, avec 38 sièges. Elle réclame désormais son entrée au gouvernement.

«Le programme des Vrais Finlandais a séduit beaucoup d’électeurs lassés de la crise économique qui les frappe de plein fouet», relève le professeur en droit public Jan Sundblad de l’Université d’Helsinki. «Il est d’autant plus remarquable que les sujets comme l’UE et l’immigration n’ont pas été des thèmes essentiels dans la campagne. Le mérite en revient à Timo Soini (ndlr: le leader du parti) qui sait toucher le cœur des électeurs même en parlant des questions économiques, et qui parle un langage clair que les gens comprennent.»

Timo Soini surfe avec succès sur les valeurs patriotiques, avec un slogan révélateur: «La Finlande d’abord!» Il refuse l’UE, qui «étouffe l’identité des peuples», rejette tout projet d’une fédération d’Etats unis d’Europe et critique sévèrement la zone euro, «une catastrophe». «La Finlande ne doit pas contribuer aux plans d’aide européens à des pays responsables de leur gestion lamentable des affaires comme la Grèce et le Portugal», répète-t-il.

Pour attirer les électeurs, son parti a trouvé des idées et des moyens pour renflouer les caisses vides de l’Etat, proposant ainsi de mettre un terme à l’aide au développement et d’instaurer une politique d’immigration et de réfugiés ultrarestrictive. Opportuniste, il fait sienne l’inquiétude d’une partie de la population des villes face aux mendiants Roms, n’hésitant pas à les qualifier de «criminels qui doivent être expulsés». Le dirigeant des «Vrais Finlandais» refuse toute étiquette raciste, mais draine des électeurs opposés à l’immigration dans un pays où le pourcentage d’étrangers est faible, à environ 4%.

L’entrée plus que probable des «Vrais Finlandais» dans une coalition dirigée par le Parti du Centre va muscler la politique d’immigration que la droite populiste souhaite sélective et européenne. Elle va constituer aussi un casse-tête pour l’UE en raison de l’opposition des «Vrais Finlandais» à toute dilapidation des deniers européens pour venir en aide aux Etats membres.

(TDG)