France: Des antinucléaires portent plainte contre EDF

 

Les antinucléaires accusent d’avoir «minimisé» et déclaré «hors délai» une fuite intervenue le 28 février dans la centrale nucléaire.

La plainte devait être déposée mardi après-midi auprès du Parquet de Colmar par le Réseau «Sortir du nucléaire» et quatre associations antinucléaires, précise un communiqué.

Le 28 février, EDF déclarait la mise à l’arrêt d’un des deux réacteurs de Fessenheim en raison d’un «défaut d’étanchéité» sur une tuyauterie.

«Ce sont en réalité plus de 100 m3 d’eau qui ont jailli, suite non pas à un défaut d’étanchéité, mais à une rupture de tuyauterie», indiquent les plaignants dans un communiqué.

Discussion au Parlement récemment

Une seconde fuite a eu lieu le 5 mars, après que la tuyauterie avait été «remise en eau, contrairement aux engagements pris par EDF auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et sans qu’aucune évaluation des causes de la rupture de la tuyauterie ni des impacts de la fuite n’ait été réalisée», ajoutent-elles.

Le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet, avait critiqué le 15 avril devant une commission de l’Assemblée nationale «une communication plus que décalée par rapport à la réalité».

«On n’est pas contents de la manière dont ils nous ont informés», a-t-il ajouté, critiquant aussi «l’empressement» d’EDF «à vouloir redémarrer vite sans vérifier tout ce qu’il y avait à vérifier».

EDF ciblée par ailleurs par l’ASN

«Il va falloir qu’on rediscute avec eux (…) (sur ce que l’incident) révèle en terme de comportements», a conclu le président de l’ASN.

Interrogé par un député sur d’éventuelles sanctions, il a répondu: «On a fait quelque chose, mais on ne peut pas le dire», évoquant une transmission à la justice, sans donner plus de détails.

La fermeture de Fessenheim, doyenne des centrales françaises en zone sismique et inondable, reste prévue «à l’horizon de la fin du quinquennat», a récemment dit le président français François Hollande.

(ats)