Pays-Bas: Un exploitant de gaz s’excuse des séismes

 

«C’est un fait établi que la production de gaz a causé des tremblements de terre à Groningue : je regrette qu’ils aient causé des problèmes à tellement d’habitants et je m’en excuse», a déclaré Gerald Schotman, directeur de la NAM, dans un communiqué.

Le directeur de la NAM réagissait à un rapport du Bureau d’enquête néerlandais pour la sécurité (OVV) publié en février. Ce rapport épinglait les exploitants et le gouvernement, les accusant d’avoir fait prévaloir pendant plus de 50 ans les revenus issus du gaz sur la sécurité des habitants.

«Nous aurions dû être plus curieux»

«Je reconnais que nous n’avions pas effectué des tests poussés quant aux risques sur la sécurité», a ajouté M. Schotman : «nous aurions dû être plus curieux de ce qu’il se passait dans le sol de Groningue, et au-dessus». La NAM avait nié pendant des années le lien entre les tremblements de terre à répétition et l’exploitation du gaz.

Les Pays-Bas sont le deuxième producteur européen de gaz naturel. En 2011, les revenus du gaz avaient participé à hauteur de 8% dans les revenus de l’État. La population locale, par voie de l’association «Mouvement du Sol de Groningue» (GBB), a indiqué que ces excuses étaient un bon «début», mais ne pouvaient suffire.

Nombreux dégâts

«Nous ne voulons pas des mots, mais des actes», a déclaré Dick Kleijer, du GBB, cité par l’agence de presse ANP : «cela aurait été mieux si la NAM avait promis un changement d’attitude». Les secousses qui touchent la région sont la conséquence de poches de vide formées sous terre une fois le gaz extrait. Elles causent de nombreux dégâts aux fermes ou bâtiments historiques. Si les secousses sont d’une assez faible magnitude, elles sont situées très proches de la surface.

Parallèlement à l’annonce de la NAM, le ministre néerlandais des Affaires économiques Henk Kamp, cité par l’ANP, a promis mardi un nouvel examen d’un permis d’exploitation du gaz accordé à la société canadienne Vermilion en 2009 dans une région du centre des Pays-Bas. «Depuis 2009, nous en savons plus sur les conséquences de l’exploitation du gaz et nous en avons tiré des leçons», a-t-il dit : «c’est pour cette raison que je vais réexaminer cet ancien permis».

Suite aux tremblements de terre, une diminution de la production de 20% avait été décidée aux Pays-Bas en janvier 2014. Le Conseil d’Etat avait en outre ordonné à la mi-avril la suspension de l’extraction dans un petite ville de la région, devenue l’épicentre des tremblements de terre.

(afp)