
Les autorités turques ont interdit à son avion de survoler leur territoire.
Obama évite le terme «génocide»
Les autorités turques se sont ostensiblement réjouies mercredi de la volonté des Etats-Unis de ne pas qualifier de génocide les massacres d’Arméniens perpétrés en 1915, assurant avoir le plein «soutien» du président américain Barack Obama.
«Je n’aimerais pas entendre Obama dire quelque chose comme ça, et je ne m’y attends pas de toute façon. Pour la Turquie, la position américaine est très claire, elle est contre» la reconnaissance du génocide, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse avec le président irakien Fouad Massoum.
La Maison Blanche a appelé mardi à une reconnaissance «pleine, franche et juste» des massacres de centaines de milliers d’Arméniens perpétrés par l’Empire ottoman à partir de 1915, mais elle a comme toujours évité d’utiliser le mot «génocide».
«Même si les autorisations pour ce vol avaient initialement été obtenues, les autorités turques n’ont pas permis le survol de leur territoire», est-il écrit dans un communiqué du président de la Republika Srpska, entité des Serbes de Bosnie.
L’avion à bord duquel se trouvait M. Dodik avait fait une escale à Bourgas, dans l’est de la Bulgarie, pour attendre l’autorisation finale de survoler la Turquie, étape obligatoire avant de parvenir en Arménie.
Le président a attendu pendant quatre heures et demie cette autorisation, avant de décider de rentrer en Bosnie, selon la même source.
L’Arménie marque vendredi les 100 ans des massacres ayant coûté la vie à un million et demi d’Arméniens sous l’Empire ottoman, malgré les critiques de la Turquie qui rejette toujours le terme de génocide.
Initiative critiquée
Des centaines de milliers de personnes sont attendues à Erevan pour une cérémonie commémorative au Mémorial dédié aux victimes du génocide arménien. Parmi les invités, les présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande.
A la mi-avril, M. Dodik a remis au Parlement de l’entité serbe de Bosnie une déclaration reconnaissant le génocide arménien et qui devrait être adoptée dans les prochains jours.
Cette initiative a été critiquée par les dirigeants politiques musulmans de Bosnie dont la Turquie est un des principaux alliés internationaux.
Ils ont dénoncé un «comportement hypocrite» de M. Dodik, qui refuse de reconnaître que les Musulmans de Bosnie ont été victimes d’un génocide à Srebrenica (est), dans lequel près de 8000 personnes ont été tuées à la fin de la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95).
Ce massacre, le pire en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale et qui a été perpétré par les forces serbes de Bosnie, a été qualifié de génocide par la justice internationale.
(afp)