Recul de 42% du paludisme au premier trimestre dans le district de Tambacounda

 

Le paludisme a reculé de 42% dans le district sanitaire de Tambacounda, passant de 869 cas au premier trimestre de 2014 à 504 au premier trimestre de cette année, a appris l’APS auprès du superviseur des soins de santé primaires (SSSP) du district de Tambacounda, Ibrahima Ndiaye.

Sur les 504 cas de paludisme confirmés enregistrés dans le district de Tambacounda, couvrant tout le département de Tambacounda sauf le secteur de Makacoulibantang, il y a 20 femmes enceintes, 81 enfants de 0 à 5 ans, 403 enfants de cinq ans et plus.

”D’où un recul de 42% par rapport aux trois premiers mois de 2014, où il y avait 869 cas, dont 237 enfants âgés de moins de cinq ans, 614 âgés de cinq ans et plus et 18 femmes”, a dit M. Ndiaye.

Durant toute l’année 2014, 3.316 cas de paludisme confirmés ont été recensés, dont 516 femmes enceintes, 522 enfants de 0 à 5ans, et 2.278 enfants âgés de 5 ans et plus.

Pour M. Ndiaye, ce recul du nombre de cas de paludisme s’explique par le fait que ‘’beaucoup d’interventions’’ ont eu lieu dans le district.

Il s’agit de la chimio-prophylaxie du paludisme saisonnier (CPS), de la couverture universelle en moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (CU-MILDA), ou encore des activités de sensibilisation menées par l’intermédiaire des relais. Avant 2014, la dernière CU-MILDA en date remontait à 2010, a-t-il noté.

Une trentaine de relais ont été enrôlés dans 10 organisations communautaires de base (OCB), à raison de trois par structure, pour être formés sur la prévention du paludisme, l’utilisation des MILDA, entre autres. De retour dans leurs communautés respectives, ces relais organisent des causeries, des visites à domicile, des mobilisations sociales.

La ‘’disponibilité des intrants’’, notamment les kits de tests diagnostic rapide (TDR), ainsi que les médicaments ACT, ont aussi été déterminants dans la réduction des cas de paludisme, a noté M. Ndiaye, relevant que ‘’cette année, il n’y a pas eu de rupture’’.

Il a ajouté, pour ce qui est des perspectives, qu’au mois de juillet, la CPS sera reconduite et les quelque 5.000 moustiquaires restantes de la dernière campagne de couverture universelle en MILDA seront redistribuées, ainsi que le lot de moustiquaires offertes par la BICIS.

‘’Cette année, je crois qu’il y aura moins de cas que l’année dernière’’, a dit Ibrahima Ndiaye, non sans ajouter : ‘’je pense que si l’on maintient les activités, on renforce la communication, on peut aller à l’élimination du paludisme’’.

Il a relevé à titre d’illustration, que dans le nord du pays, ‘’il n’y a presque plus de cas’’, réitérant que ‘’si on ne baisse pas les bras, on y arrivera’’.

Cet optimisme se justifie au regard de la tendance observée depuis 2013, où le district avait totalisé 5.438 cas de paludisme confirmés, avant de passer à 3.316 en 2014. Soit une baisse de l’ordre de 39%.

Pour le superviseur des SSSP, la logistique qui ‘’fait défaut’’, reste cependant le ‘’point faible’’ du dispositif. Il y a des postes qui n’ont pas de motos pour les stratégies avancées, et dans d’autres, les agents utilisent des motos inadaptées au terrain ou vétustes par pour exécuter leurs tâches.

Seuls les postes de Koussanar, Missirah, Sinthiou Malème et Dialacoto ont des ambulances, pour évacuer les malades graves. Celle de Dialacoto est en panne en ce moment, a-t-il signalé.

Les autres postes doivent comptent sur l’ambulance du district de Tambacounda pour venir les chercher, à défaut d’un véhicule particulier sur place. Les postes de Bira et Bohé sont très difficiles d’accès, avec une piste truffée de ravins.

L’ambulance doit passer 3 heures pour rejoindre Bohé à 70 kilomètres seulement. Ce qui fait que si le véhicule va y chercher un malade à partir de 7 heures, il ne reviendra que dans les coups de 13 heures, a expliqué M. Ndiaye. ‘’S’il s’agit d’un malade qui est dans le coma, ses chances sont réduites’’, a-t-il noté.

Pour lui, les 17 moto-ambulances tricycles, offertes récemment par l’ONG Woman and Health Alliance (Waha) aux postes de santé, ‘’peuvent régler quelques problèmes’’, mais ne suffisent pas.

Pour le cas de Dawadi, c’est clair que les tricycles ne peuvent traverser les ravins pendant l’hivernage, comme l’a confirmé l’infirmier chef de poste de cette localité, a-t-il rapporté.

ADI/AD

APS/