Goudiry: Des chefs d’établissements scolaires parlent de leur travail

 

 

Près de 30 chefs d’établissements scolaires membres de la région de Tambacounda ont entamé, vendredi, à Goudiry, la célébration de la septième édition des Journées du chef d’établissement, a constaté l’APS. Cette manifestation de deux jours porte sur le thème : “Le chef d’établissement face aux défis de l’heure”.

Elle s’est ouverte par une cérémonie présidée par le préfet du département de Goudiry, Ibra Fall, en présence du maire de la commune du même nom, Tiédel Diallo, parrain de l’édition de cette année des Journées du chef d’établissement. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence dans le secteur de l’éducation (PAQUET), du ministère de l’Education nationale. Elle est organisée en vue de l’”amélioration du pilotage des établissements du sous-secteur du moyen-secondaire et de la formation technique et professionnelle”, selon les organisateurs. “Le défi principal de l’école, c’est la qualité”, a dit le préfet, rappelant que le PAQUET sert à améliorer la qualité des enseignements.
“Les grèves risquent cependant de mettre en cause les programmes d’éducation”, a averti Ibra Fall. “La qualité ne va pas de pair avec un climat d’instabilité”, a-t-il ajouté, en faisant encore allusion aux grèves des enseignants. Ibra Fall a par ailleurs salué la suspension de la grève des enseignants. Les organisateurs de la manifestation ont parlé de leur travail. “Le métier de chef d’établissement est devenu très complexe. Les élèves et les parents d’élèves sont très exigeants, les enseignants le sont davantage”, a souligné le président du Collectif régional des chefs d’établissement, Bangaly Keïta. Selon lui, la fonction de chef d’établissement scolaire est d’autant plus difficile à exercer que les enseignants ne sont pas formés à cela. “Nous ne sortons pas d’un centre de formation des chefs d’établissement, même si le CRFPE (Centre régional de formation des personnels de l’éducation) est là”, a-t-il dit. Il est prévu, au moment de la création des CRFPE, d’introduire dans son programme une formation initiale des chefs d’établissement, une mesure qui n’est pas encore effective, a expliqué l’inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) de Goudiry, Lamine Bâ. Ousmane Sow, l’un des organisateurs de la rencontre, a largement passé en revue les qualités d’un chef d’établissement scolaire, un acteur “au cœur du dispositif”. C’est souvent un “gestionnaire pédagogique, qui a capitalisé une certaine expérience et demande à diriger un établissement”.
“Le premier défi du chef d’établissement après l’organisation, c’est le leadership”, a indiqué M. Sow. “Le chef d’établissement scolaire est un chef d’orchestre”, qui doit gérer des conflits, être “un exemple de probité morale, d’honnêteté et de droiture”.
“Le respect de la hiérarchie, qui n’a rien à voir avec le larbinisme, le sens de la mesure, la réserve et la retenue sont des qualités exigées du chef d’établissement”, a poursuivi Ousmane Sow, par ailleurs responsable de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat et anciens chefs d’établissements scolaires. La planification des activités et tâches pédagogiques incombe au chef d’établissement scolaire, selon lui. Le chef d’établissement, qui assure la direction d’un collège ou d’un lycée, doit “être rigoureux sans être autoritaire, et méthodique sans être tatillon”, selon l’inspecteur Ablaye Niom, représentant de l’inspecteur d’académie de Tambacounda à cette rencontre. Le chef d’établissement doit aussi prendre des initiatives, dans le respect des textes qui encadrent le fonctionnement des lycées ou collèges, a ajouté M. Niom.

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