Kédougou: “Il y a zéro transparence dans l’exploitation minière à Sabodala”

Une caravane de presse sur l’ITIE organisée par le Programme Gouvernance et Paix au Sénégal financée par l’USAID séjourne depuis quelques jours à Kédougou. Profitant de cette présence des journalistes, les membres de la société civile locale ont déploré le manque de transparence dans l’exploitation minière à Sabodala.

“Il y a zéro transparence dans l’exploitation minière à Sabodala » s’écrie Moussa Cissokho. Pour le secrétaire général de la commission de recrutement à la SGO, « Sabodala veut plus que les simples miettes ». Pour illustrer ses propos, M.Cissokho révèle que la semaine dernière par exemple, seuls 26 postes ont été attribués par la société pour 14 villages en sus des nationaux qui vivent parmi eux. Il rajoute, « nous ne voulons plus nous contenter de travailler une semaine pour quinze mille et chômer un an ». A en croire, Moussa Cissokho, par ailleurs interprète du forum de négociation pour la compensation des terres, « Sabodala n’a ni eau, ni électricité et très peu d’emploi ».
Plus critique encore, Mamadou Lamine Cissokho du village de Diakhaling, « le dossier de Gora est géré dans le flou ». Selon le conseiller municipal, « certains élus locaux sont corrompus et ne pensent qu’à leurs poches ». Il nie l’implication supposée des populations au processus de signature de la convention autorisant l’exploitation du site de Gora par TGO. Il affirme à qui veut l’entendre que « ce qui se passe à Gora est de la pure dictature ». Pour apaiser le climat tendu, il pense que « l’ouverture d’un couloir dans un site où il y a de l’or et que les terres de culture soient épargnées par la société qui doit arrêter de torpiller le processus. Pour lui, « les recrutements initiés actuellement ne visent qu’à diviser les populations pour imposer son dictact ». Misant sur l’or, M. Cissokho souhaite que la transparence ne soit plus qu’un terme creux, mais une réalité bien vivante ». Il demande d’ailleurs l’arbitrage du chef de l’Etat dans ce dossier pour que les préoccupations des populations soient prises en compte ».
Le maire de Khossanto Mahamady Cissokho balaie tout d’un revers de main. « La SGO a signé une convention de partenariat avec la collectivité locale pour un montant de 475 millions pour la route Khossanto-Diakhaling, des forages, une ambulance, des périmètres maraîchers et une salle de classe ».
Par ailleurs, le maire annonce que quelques 125 millions autres serviront à financer des projets communautaires. Il reconnaît tout de même que le couloir est seulement annoncé mais pas encore effectif. Le maire à son tour demande un peu plus, car « le gain des sociétés minières est beaucoup trop important comparé à ce que gagnent les populations ».

Carim Camara / Leral.net /