Forte croissance des fistules obstétricales au Sénégal : Tambacounda parmi les zones les plus touchés

 

 

«Les régions de Kolda, Tambacounda, Ziguinchor et Matam, sont les plus touchées par les fistules obstétricales», a soutenu le professeur des universités, Dr Serigne Magueye Guéye de Hoggy. Un phénomène lié au manque de confiance des populations au personnel de santé mais aussi à des croyances culturelles et rudimentaires. Il l’a dit hier, vendredi 22 mai à Dakar, lors de l’inauguration de la maison d’accueil et de réinsertion des victimes de cette maladie.

La forte présence de la maladie de fistules obstétricales dans les régions de Kolda, Tambacounda, Ziguinchor et Matam, s’explique, selon l’urologue, professeur des universités, Dr Serigne Magueye Guéye de Hoggy, par un manque de confiance des populations au personnel de santé mais aussi par des croyances culturelles et rudimentaires. Il s’exprimait en marge d’une cérémonie inauguration de la maison d’accueil et de réinsertion des victimes de cette maladie.  «Ces localités sont très éloignées de la capitale où la qualité des soins est la meilleure», justifie t-il. 

L’autre argument apporté par l’andrologue, est que depuis de longues décennies, l’Etat a construit beaucoup de centres de santé mais, qui manquent d’équipement et des éléments de qualité. «Il faut donc savoir que construire une infrastructure de santé est un fait mais avoir un personnel qualifié capable de prendre en charge les préoccupations des populations, en est un autre», souligne-t-il.

L’autre thèse avancée face à cette problématique dans ses secteurs, est l’aspect culturel. «Souvent dans ces régions il y’a des pratiques ou des croyances culturelles qui font que les femmes ont plus confiance à leur pratique qu’aux médecins. Ces populations préfèrent la plupart du temps accoucher dans leur case plutôt que d’aller voir ces derniers» a-t-il regretté. «Il y’a également les mariages, les grossesses et les accouchements précoces qui y jouent un rôle important. Et tant que ces questions ne seront pas résolues, il y’aura    toujours des  cas de fistules», indique-t-il. Selon le docteur, cette maladie est très sensible et honteuse à la fois car, elle mette mal à l’aise la personne affectée. «Imaginez-vous des urines ou des matières fécales qui passent en permanence par le vagin ce que ça peut faire surtout pour une femme», s’interroge-t-il.  

400 nouveaux enregistrés

Le ministre de la femme, de la famille et de l’enfance Mme Mariama Sarr qui a présidé cette séance a informé que chaque année prés de 400 nouveaux cas sont enregistrés au Sénégal.  Toutefois, elle se félicite de l’initiative sénégalaise de lutte contre les fistules obstétricales mise en œuvre avec l’appui de l’UNFPA dans les régions de fortes prévalences. 

Cette cérémonie a été l’occasion pour elle d’inaugurer officiellement la maison d’accueil et de réinsertion des atteintes de cette maladie dénommée «Diwaanu Tawfeex». Mais aussi, pour  rendre une visite aux patients. 

Alimatou Diagne / sudonline.sn /