
L’ancien Directeur de Cabinet adjoint du président de la République ne se prive pas d’adresser des critiques acerbes à l’Alternance II. Particulièrement, à l’adresse du chef de l’Etat Macky Sall.
Depuis son limogeage de la présidence, Moubarak Lô ne s’était pas autant laisser aller dans la critique adressée à Macky Sall et son régime. Invité de l’émission Grand Jury, l’économiste statisticien a livré un florilège de tacles à l’endroit de Macky Sall. Moubarak Lô, toute griffe dehors, sur un ton corrosif et très incisif, peint le Palais en une annexe de l’Alliance pour la République. A son avis, Macky Sall et Cie privilégient la patrie au détriment du Parti. Autant, «ce sont les amis avant la patrie», dit-il, tout en fustigeant «ce Président qui a tant promis et si peu réussi». Ce n’est pas tout. Dans un réquisitoire sans équivoque, Moubarak Lô regrette que les fonds politiques chiffrés en milliards Cfa soient utilisés pour régler des questions de transhumance. Ce qui, à ses yeux, est très grave, car favorisant, dit-il, la corruption et la concussion dans le pays.
«Macky Sall a battu le record mondial de directeurs de cabinet»
S’épanchant sur la pléthore de directeurs de cabinet sous le régime Sall, Moubarak Lô est convaincu que Macky Sall a battu le record mondial, en termes de nombre de directeurs de cabinet. Il explique cet état de fait par un président de la République qui se cherche encore. Selon lui, il est impossible de pouvoir faire confiance à 5 personnes en un laps de temps aussi court (3ans). Et Moubarak Lô de se fendre d’un réquisitoire de feu. «Le Directeur de Cabinet, c’est le premier collaborateur du président de la République». Poursuivant, il renchérit : «je ne pense pas qu’on puisse avoir 7 hommes de confiance. Il ne prend pas la peine de penser ses décisions, avant de choisir. Ceci ne se passe dans aucun pays au monde. Il aurait dû prendre un Dc qui puisse l’aider à gérer les dossiers de l’Etat comme il faut. Un Dc doit être un cadre de l’Etat et non un politique», embraie-t-il. Sur le limogeage de Pape Dieng, il applaudit des deux mains. Il croit dur comme fer que Pape Dieng n’aurait dû jamais être propulsé à la tête de la Direction générale de la Société nationale d’électricité (Senelec). Motifs invoqués par Moubarak Lô, Pape Dieng étant le propriétaire de la Société qui fabrique des compteurs, était mal placé pour être à la tête de son principal client. Conflit d’intérêt ! Ce n’est pas tout. Car selon lui, le prédécesseur de Makhtar Cissé entretenait des relations ô combien conflictuelles avec les agents de la Senelec. Dans tous les cas, ajoute Moubarak Lô, le président de la République est à l’origine de tout ça. Parce que Macky Sall prend, selon lui, des décisions «à la va-vite». Face à cette cacophonie et ce pilotage à vue de ce régime, Moubarak Lô estime qu’il nous faut un président fort et des institutions fortes. «Je préfère un président suffisant qui fait des résultats à un président nonchalant qui ne fait rien. Et je pense qu’Idrissa Seck est bien l’homme de la situation, pour son discours porteur et son engagement», développe Moubarak Lô.
Mouhamadou BA / rewmi.com /