Une dizaine d’exploitants forestiers travaillant pour la scierie de «Jangoo» dans le département de Bignona est entre les mains des rebelles présumés membres du mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), proches de la faction irrédentiste du chef de guerre Salif Sadio. Il leur est reproché de couper le bois, pratique désormais interdite par les hommes du maquis en réponse, dit-on, au pillage du couvert végétal. Les ravisseurs réclament la somme de 10 millions FCFA contre leur libération. La prise d’otages a lieu entre Koling et Niaguène dans la forêt de Sansamba où des arbres sont abattus. L’armée est entrée en action pour y reprendre le contrôle.
A la suite des accrochages survenus avant-hier soir, mercredi 8 juillet, à Koling dans la forêt de Sansamba entre les gendarmes de la brigade territoriale de Sédhiou et les éléments supposés membres du mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) favorables à Salif Sadio, cinq personnes prises en otage sont libérées par les hommes du commandant Moussa Ndiaye. Ils sont les miraculés rescapés de cette opération. Car aux dernières nouvelles, dix autres individus sont signalés toujours en captivité. Pour leur libération, les rebelles réclament une rançon de dix millions de francs CFA à la scierie de «Jangoo» dans le département de Bignona pour lequel ils travaillent.
Le gérant de cette scierie, Pape Cissé, est tenu informé de cette nouvelle et pendant ce temps, un détachement du 26e Bataillon de reconnaissance et d’appui (26e BRA) de Madina Wandifa opère sur le terrain entre Koling et Niaguène, toujours dans le secteur de Sansamba, pour y ramener l’ordre et le calme. «En milieu de matinée ce jeudi, un avion de reconnaissance a survolé l’espace en appui aux fantassins au sol», renseigne une source anonyme.
C’est la deuxième fois que les agents de cette scierie de «Jangoo» s’accrochent dans la forêt avec des éléments rebelles autour de l’enjeu de l’exploitation du bois ; une exploitation récusée depuis quelques temps par les hommes de Salif Sadio en signe de surveillance, dit-on, contre le pillage des ressources forestières. Des menaces de destruction par voie d’incendie pèseraient toutefois sur les deux camions positionnés en zone de forêt pour le transport du bois. Une telle option avait été appliquée contre cette même scierie de «Jangoo», rappelle une source digne de fois, il y a quelques années sur un camion de Pape Cissé, gérant dudit établissement.
Même si pour l’heure des assurances sont données sur le moral des prisonniers civils, des craintes subsistent quant à leur sort à la fois dépendant de la bataille avec les forces armées sénégalaises et éventuellement de la disponibilité de la caution à verser contre leur libération.