Tambacounda : Plaidoyer pour une prise en main du ‘’resto du cœur’’ par les collectivités

Le proviseur du Lycée Mame Cheikh Mbaye, Mbaye Ndiaye a plaidé lundi pour une prise en charge par les autorités locales du ‘’resto du cœur’’, une initiative permettant la restauration des candidats au baccalauréat résidant dans des quartiers éloignés du centre d’examen.

Mbaye Ndiaye, qui est aussi chef du centre d’examen du Lycée Mame Cheikh Mbaye, a relevé que les fonds récoltés pour l’organisation de l’édition 2015 du ‘’resto du cœur’’ n’ont pas été très importants comparés aux années passées. L’initiative qui était financée à ses débuts par l’ONG Kinkéliba, a été mise en veilleuse après que celle-ci a arrêté son appui. En collaboration avec les associations de parents d’élèves, le proviseur l’a relancée, en organisant depuis trois ans une quête auprès de bonnes volontés. Cet argent sert à acheter des denrées alimentaires pour préparer des repas dans le centre d’examen pendant les trois premiers jours du bac, où les candidats se verront épargner les va-et-vient sous le chaud soleil.

 ‘’Après trois ans, j’ai dit ‘’en raison de l’Acte 3, on doit laisser l’activité entre les mains des autorités locales’’, a-t-il expliqué, faisant remarquer que cette action relève de leur prérogative.Après avoir ‘’montré la voie’’ en compagnie des parents d’élèves, il appartient aux collectivités locales de prendre la relève de cette initiative dont ‘’l’utilité pratique est constatée par tous’’, a-t-il dit. ‘’Nous nous attendions à voir les autorités (locales) devant, ce qui n’a pas été le cas’’, a-t-il déploré.

 Pour lui, l’organisation du resto du cœur telle qu’elle se fait en ce moment est ‘’trop artisanale (et) fastidieuse’’ et la personnalité même du proviseur qu’il est, en prend un coup. Le proviseur a annoncé qu’il compte mener en collaboration avec l’association des parents d’élève une sensibilisation en direction des autorités, pour leur monter la nécessité de prendre en charge cette activité. Compte tenu des spécificités de Tambacounda, en termes de climat, de conditions d’existence, il serait bon qu’on appuie encore les élèves en dehors de tout ce qui a été fait en temps normal. ‘’Si on ne met pas les élèves dans un minimum de conditions normales, tout ce qui a été acquis en amont risque d’être annihilé’’. ‘’Si l’élève vient dans des conditions difficiles : il a faim, il a chaud, il a soif et il aborde les épreuves de 14 heures 30, imagine comment il peut produire des résultats’’.

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