
Ce ne sont pas les faits qu’il faut réfuter ou confirmer, tels que présentés par une presse française qui bénéficie encore auprès de l’opinion, d’un certain crédit. Mais plutôt remettre en question la nomination, à un poste d’ambassadeur en 2013, d’un étudiant en droit qui avait encore tout à apprendre pour approfondir son expérience, qui plus est sur le terrain glissant de la diplomatie. Surtout quand il s’agit de représenter le Sénégal dans une ville de l’Hexagone.
Qu’ils soient avérés ou non, les faits, réfutés par le mis en cause, ont fini de faire le tour de la toile et donc du monde, égratignant au passage l’image d’un pays qui depuis un moment, souffre du choix de ses ‘diplo-mates’ à l’étranger. D’hommes et de femmes politiques aux profils parfois peu reluisants et dont la nomination, sous-tendue par le népotisme-clientéliste, agresse de manière flagrante la réputation à l’étranger d’un pays jadis respecté pour la qualité de ses ressources humaines, dans et hors de ses frontières terrestres. Aujourd’hui, ce n’est pas le consul du Sénégal dans la cité phocéenne qu’il faut plaindre même si l’affaire suscite le rire, mais toute une administration assommée par l’arrestation spectaculaire d’un diplomate dont le nom a fini de faire le tour des rédactions de la France et de l’étranger, objet de commentaires dans les fora, d’attaques et de critiques acerbes contre notre pays et ses représentations à l’étranger.
En effet, l’arrivée de cet étudiant à un poste aussi stratégique n’est pas sans relation avec ces manquements notoires que nous n’avons cessé de dénoncer: les nominations problématiques, à chaque réunion du conseil des ministres, de personnes dont l’ascension politique reste assujettie à leur appartenance au parti au pouvoir, à leur attachement au clan Faye-Sall du nom du couple présidentiel, ou tout simplement au bon vouloir de celui qui ne serait pas très regardant sur les profils des personnes à qui il confie l’image de notre pays, alors que leurs connaissances et leur culture diplomatique, dans les milieux respectifs, sont loin de faire l’unanimité.
La police française, souvent indexée dans le traitement qu’elle réserve aux immigrés africains, ferait montre d’une faute professionnelle grave s’il lui arrivait par erreur, ou sciemment, de confondre «l’exhibitionniste» signalé avec le consul du Sénégal à Marseille.
Coupable ou innocent des faits supposés qui lui sont reprochés, il devra démissionner ou être forcé à la démission, afin de mettre notre pays et sa diplomatie à l’aise. Et corriger cette nouvelle «Faye» dans la diplomatie sénégalaise revient à rappeler d’urgence, à Dakar, cet «étudiant-diplomate» dont la seule évocation du nom, désormais, renvoie à l’ivresse, à l’exhibitionnisme. A Marseille, ailleurs en France comme au pays de la téranga.
Momar Mbaye-Seneweb.com