France: L’attentat du RER Saint-Michel reste dans les mémoires

 

Le 25 juillet 1995, c’est l’horreur à la station Saint-Michel. Une bombe artisanale placée sous un siège explose à bord du RER dans la gare Saint-Michel – Notre-Dame à Paris. Le bilan est de huit morts et 150 blessés.

Pas revendiquée dans l’immédiat, l’attaque porte néanmoins l’empreinte du Groupe islamique armé (GIA) algérien. Quelques jours après l’attentat, le service de renseignements algérien informe la France que le groupe terroriste est présent en France et y prépare des attentats.

Le GIA reconnu responsable

Cet attentat sera le premier d’une vague de huit qui touchera l’Hexagone jusqu’en octobre 1995. Le 8 août, le président Jacques Chirac reçoit une lettre de l’émir du GIA, Abu Abderahmane Amine, qui le somme de «se convertir à l’Islam et de reconsidérer ses positions sur le dossier algérien». Basé en Algérie, le groupe islamiste en veut à la France pour ses positions sur le dossier algérien. Le GIA sera officiellement considéré comme le responsable des attentats de 1995.

Plusieurs suspects seront ensuite arrêtés ou tués lors de traque en France. Considérés comme deux acteurs principaux, Boualem Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem sont toujours emprisonnés en France selon une information du journal Le Monde.

Un triste souvenir

En France, 20 ans après le drame, l’attentat est resté dans toutes les mémoires. Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, de nombreux survivants se rappellent de l’horreur vécue ce jour-là.

Arlette Royer n’a jamais oublié le «grand claquement» de la bombe à la station RER Saint-Michel. Cette pétillante employée de banque, aujourd’hui âgée de 59 ans, a vécu l’explosion «au ralenti». Le train de la ligne B du RER entre dans la gare de Saint-Michel lorsque la bonbonne de gaz de camping remplie de poudre noire, d’écrous, de vis et de clous saute.

«Hantée»

Martine Boutros-Lescoat, agent de la RATP, plonge au contraire dans les entrailles de la station. «Ce qui m’a frappée, se souvient cette autoritaire septuagénaire, c’est le silence». Une épaisse fumée s’échappe du wagon. Asthmatique, Martine préfère battre en retraite pour demander de l’aide. «Je m’en voudrai toute ma vie», confie-t-elle, se disant «hantée».

A 500 km de là, en vacances à Royan (Charente-Maritime), Annick et Jean-Claude Brocheriou apprennent l’attentat par la radio. «J’ai senti qu’elle était dans ce train», confie Annick. Véronique, leur fille, emprunte quotidiennement cette ligne et a l’habitude de monter en milieu de rame. Le paquet mortel se trouvait sous son siège.

Sortie plus tôt du travail «parce qu’il faisait beau», «elle a été tuée sur le coup», murmure Annick, qui a longtemps conservé la montre de sa fille, intacte malgré l’explosion. «C’était une montre bon marché, fantaisiste. Elle a résisté. C’est incroyable! Je l’ai portée pendant longtemps puis je l’ai jetée, c’était trop dur». (Newsnet)