Tambacounda : le Réseau Aliniha-Arafat se lance dans l’alphabétisation de ses membres pour l’autonomisation de la femme.

Le réseau des Associations Aliniha Autogérées des Femmes de Tambacounda (Aliniha/Arafat) regroupant des associations de femmes pour le développement durable en Afrique, tient depuis lundi 3 Aout 2015 une session de formation à l’intention de 7 monitrices en alphabétisation. Un atelier de 5 jours sur la vie associative, mais aussi et surtout pour la capacitation des femmes dans le domaine de l’alphabétisation.

Le mobile de la tenue de cette session, si l’on en croit les organisatrices, c’est qu’il est constaté qu’à Tambacounda, le nombre sans cesse croissant de femmes analphabètes fait parfois froid au dos. Et puisse que ce réseau a déjà enrôlé plus de 1500 femmes à Tambacounda, il urge selon ses responsables, de les aider à pouvoir se prendre en charge dans le cadre d’une autonomisation plus ou moins totale afin qu’elles deviennent des leaders. A en croire madame Bâ Fatoumata Niang, présidente d’Aliniha-Arafat international et aussi présidente d’Arafat au Sénégal, « il arrive même qu’une présidente d’association ou de groupement ne puisse pas lire le plus petit message ou la plus petite correspondance qui lui est adressé. Ces femmes très actives dans le développement durable de leur contrée sont pour la plupart, obligées de louer les services d’une tierce personne pour décrypter un contenu afin de pouvoir jouer pleinement leur partition dans le développement. D’ailleurs lorsqu’elles prennent part à une rencontre, la restitution de celle-ci pose très souvent problème, car elles n’ont pas pu prendre notes et ne peuvent pas tout retenir de ce qui a été dit ». En plus, « le réseau octroie des crédits aux différents membres pour des activités génératrices de revenus. Compte tenu de tous ces facteurs, le réseau a pensé nécessaire de permettre aux femmes d’être dans le 21e siècle en tant qu’actrices principales de développement. Par voie de conséquence, elles doivent savoir lire et écrire pour une autonomisation et une implication intégrale de ces dernières.  Nous ambitionnons de former chaque année un groupe de femmes », ajoute madame Bâ. Les monitrices formées se chargeront d’enseigner dans 7 centres, dont 4 dans la commune de Tambacounda et cela, pendant 6 mois. Ainsi chacun des 7 centres alphabétisera 20 femmes soit un total de 140 femmes. Pour une première phase, le poular, mandinka et le wolof sont les trois langues ciblées. La présidente de préciser que Le réseau est de la fondation Aliniha International soutenue par Alain Marrain Philipson en Belgique et qui s’active dans trois pays, à savoir le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso. Beaucoup d’activités génératrices de revenus comme la transformation des fruits et légumes, de céréales, la fabrication de savon, sont principalement développées par les femmes du réseau. Le formateur et consultant Alioune Badara Sow de souligner que la formation est axée sur le renforcement de la didactique des langues, les mathématiques et aussi sur l’andragogie. « Les monitrices sélectionnées ont de très bonnes dispositions pour assurer les enseignement/apprentissage. Et d’ailleurs le programme prévoit un suivi dans les différents centres », précise Mr Sow. Et au nom de l’Inspecteur de l’Education et de la Formation, Souleymane Diallo, le responsable de la division alphabétisation de se féliciter de cette session de formation de monitrices. Il précisera que l’IEF a officiellement décidé d’accompagner le réseau pour permettre à des centaines de femmes de se former. Le représentant de l’IEF de souligner que c’est la première fois qu’il procède à l’ouverture d’une session de formation en alphabétisation organisée par une structure autre que les programmes de l’Etat. Et par conséquent, l’Inspection ne ménagera aucun effort pour accompagner ce programme d’alphabétisation car il vient enlever une épine du pied de l’Etat surtout quand on sait que cet Etat ne pas tout faire. La présidente, madame Bâ Fatoumata Niang, en a profité pour lancer un appel pressant aux autorités administratives car, dit-elle, le réseau n’est jamais prévu dans les activités de l’Etat et pourtant, elle s’est présentée à ces autorités avec toute la documentation de reconnaissance juridique. « Nous ambitionnons d’atteindre le maximum de femmes et pour cela, nous nous lançons dans la conquête d’autres associations à Dakar, à Thiès etc, pour un partenariat fécond, pouvant permettre aux femmes, après la transformation de leur produits, d’approvisionner d’autres marchés du pays. Et là nous leur permettons d’avoir des financements allant de 35.000 à 150.000fCFA, surtout avec notre propre structure de micro finance».

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Ansoumana SADIO /www.Tambacounda.Info/