Tambacounda : 60% de réussite au BFEM pour le collège de Colibantan

Le collège de Colibantan n’a pas raté son premier rendez-vous avec les épreuves nationales : 27 élèves sur les 43 élèves présentés au BFEM ont décroché le précieux sésame. Une grande satisfaction pour toute la communauté éducative alors que le jeune collège créé en 2012 participait pour la première fois aux examens.

Le principal du collège Ousmane Kabo, l’équipe enseignante et la communauté éducative sont heureux et fiers des résultats acquis au terme de cette année scolaire 2014-2015. Ils n’oublient pas d’associer dans leur bonheur Amadou Tidiane Diaw, le principal qui a ouvert le collège en novembre 2012 avant de passer le relais en ce début d’année 2014-2015 à Mr Kabo. Les efforts de tous les acteurs ont payé. Les élèves ont répondu présents à la mobilisation sans faille des enseignants présents à leurs côtés pour leur montrer le chemin de la réussite.

Nouveau collège et un enjeu 

Il faut dire que l’enjeu était de taille pour ce jeune collège créé il y a tout juste 3 ans. Il s’agissait déjà de montrer aux autorités académiques et politiques que le choix d’implantation d’un collège dans le village de Colibantan avait été pertinent.  Montrer aussi que toute la communauté villageoise et éducative qui s’était  impliquée pour bénéficier de ce collège,  saurait se mobiliser ensuite dans la durée autour de cet établissement secondaire.

Une réussite collective

Pari réussi sur tous les tableaux. Avec la mobilisation à chaque rentrée scolaire de tous les acteurs associatifs et villageois – et notamment la jeunesse et l’association AEERC (Association des Elèves Etudiants et Ressortissants de Colibantan) – pour l’érection du collège provisoire permettant aux élèves d’apprendre dans des conditions acceptables-. A signaler aussi durant les vacances scolaires et tout au lond de l’année, la mobilisation des étudiants de l’AEERC et de l’AVED (Association Villageoise pour l’Education et le développement) pour assurer des cours de vacances et du soutien scolaire. Le principal Ousmane Kabo, a d’ailleurs tenu à remercier le soutien conséquent de l’association villageoise AVED et de son partenaire français pour ses contributions multiples :  « une subvention financière pour l’achat de matériel pédagogique, l’installation en décembre 2014 de l’adduction d’eau, des latrines et la réalisation des dalles en béton dans toutes les salles de classe : autant d’investissement qui nous ont permis d’affronter avec plus de sérénité les conditions matérielles difficiles ». Pari réussi aussi avec la participation des villageois qui malgré les conditions de vie difficiles ont ouvert grandes leurs portes aux nombreux élèves issus des 12 villages polarisés. « Nous avons une tradition d’accueil dans notre village, témoigne Fanta Ba, vice-présidente des parents d’élevés et également vice-présidente de l’AVED.  Amadou Ba, un jeune Peulh issu d’un village distant de 15 km et qu’elle héberge confirme. « Je remercie mes tuteurs qui pendant 3 ans m’ont offert le toit, le gite et m’ont laissé du temps pour apprendre mes leçons. Je leur dois mon succès au BFEM ».

La qualité de la formation et l’implication de l’équipe enseignante

L’autre défi de taille pour l’équipe enseignante était de relever le niveau. Colibantan n’échappe pas comme l’ensemble du territoire à une baisse du niveau des élèves sortant de l’école primaire, lesquels éprouvent des difficultés majeures à lire et comprendre le Français. En 3 ans, l’investissement et les compétences de l’équipe enseignante du collège a permis aux élèves d’améliorer considérablement leur niveau jusqu’à décrocher le BFEM. Une réussite qui n’est pas le fruit du hasard. « Les enseignants qui ont été affectés au collège dés la première année sont des jeunes enseignants très motivés et bien déterminés tous issus de la FASTEF (L’école normale supérieure) se réjouissait dés 2012 Amadou Tidiane Diaw. Ce qu’a confirmé le principal actuel, Ousmane Kabo. Outre la solidité de la formation pédagogique, l’utilisation systématique de la langue française en classe a obligé les enfants à relever leur propre niveau, à contrario des écoles primaires, où beaucoup d’enseignants usent et abusent des langues locales.

« Ne pas se reposer sur nos lauriers »

Loin de se satisfaire de ces résultats, et de se reposer sur leurs lauriers, les enseignants conduits par leur principal entendent bien améliorer encore les résultats l’année prochaine. « La réussite et les effets doivent se conjuguer au présent et sur la durée. Et d’inviter les parents à jouer leur partition dans l’encadrement et la réussite de leurs enfants ». Dans la tête de toute la communauté, c’est enfin l’espoir de bénéficier rapidement de la construction d’un collège en dur, qui -c’est certain- participerait davantage à la bonne réussite des élèves.

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Bruno Sotin / www.tambacounda.info /