Le directeur de Cabinet de l’ancien Chef d’Etat Me Abdoulaye Wade, Amadou Tidiane Wone, a la réputation d’un homme qui n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il fait partie de ces rares personnes qui ont osé dénoncer les agissements de l’actuel Président Tchadien, Idriss Déby.
Amadou Tidiane Wone a donc réitéré sa conviction lors de la cérémonie de dédicace du livre du journaliste-écrivain Moriba Magassouba. Le Dircab de Me Wade réaffirme : « A l’époque, j’ai été choqué de voir un Chef d’Etat africain donner des injonctions aux autorités judiciaires de mon pays, comme s’il se trouvait dans un pays conquis. Et, j’avais sorti une chronique intitulée ‘’Ne pas hurler avec des loups’’. J’ai prévu de ressortir cette même chronique, sans y changer une quelconque virgule, car la vérité ne vieillit pas, ça ne s’altère pas ».
L’ancien ministre de la Culture soutient que sa position est invariable et inchangée, depuis l’an 2000. « Je me demande pourquoi l’ancien président Abdou Diouf a accueilli Hissène Habré dans notre pays », s’interroge Mr. Wone. Il refuse de s’appesantir sur ce qu’il appelle le « juridisme tropical ». « Nous sommes dans un pays où l’hospitalité est sacrée. En aucune façon, il n’est moralement admissible pour nous de rompre le pacte d’hospitalité avec quelqu’un (Hissène Habré) qui a quitté son pays pour venir s’installer au Sénégal », estime le directeur de Cabinet de l’ancien Chef d’Etat. Amadou Tidiane Wone préfère, en lieu et place d’une procédure pénale contre Hissène Habré, une procédure basée sur le pardon et la réconciliation tchadienne.
Il est convaincu que Idriss Déby devrait, au même titre que son prédécesseur, comparaître devant les Chambres africaines. « On peut difficilement comprendre que seul Hissène Habré soit jugé. C’est impossible! », pense le Dircab de Wade. M. Wone assimile le procès de l’ex-homme fort de N’djamena à un scénario. « A présent, j’ai comme l’impression qu’un jugement est déjà rédigé et que des acteurs sont chargés de jouer des rôles. Si on sait qui paye les billets d’avion des avocats et les frais d’hôtel, on saura qui a intérêt à ce que Hissène Habré soit jugé. L’Afrique a un honneur à défendre. C’est l’honneur d’un chef d’Etat africain!» .
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