
Alors que l’Etat ne semble pas être en mesure de fournir des chiffres, relatifs à ce drame de la Méditerrané, selon le quotidien rendant compte de la réponse donnée aux députés, la presse faisait été le 27 avril d’un énième naufrage qui avait fait une quarantaine de morts d’origine sénégalaise. Au départ, face à l’échec de la politique de l’emploi qui est indexé, les solutions tardent à prendre forme. Les familles des victimes pleurent leurs morts, mais continuent de prier pour ceux qui partent, contre vents et marées, pendant que l’Europe se barricade.
Le Maka Coulibantang avec ses 9 morts à Koumpentoum, à Goudiry qui en dénombre 17, ou Khothiary dans le Boundou, en passant par Missirah dont 4 décès sont connus et Dialacoto, le drame de l’émigration clandestine a fait au moins plus de 30 victimes ces derniers mois. Quant aux chiffres officiels, ils indiquent une vingtaine de disparus, loin de ce compte macabre, puisque dans la région orientale on ne jure que par l’émigration. Il y a des agglomérations ou les garçons qui sont restés se comptent sur le bout des doigts *. Missirah, à plus d’une vingtaine de kms de la ville de Tambacounda, a fait forfait deux fois aux activités de vacances « navetanes » pour cause d’absence de jeunes, presque tous ayant pris le chemin du désert, endeuillant plusieurs familles. Les partants ont souvent tenté maintes d’avoir un visa. Puis finissent par jouer leur va-tout en prenant la route du désert. La plupart ne reviendront pas, engloutis par la mer Méditerranée comme c’était le cas pour le mois dernier. Ils étaient maîtres coraniques, cultivateurs, commerçants, bergers, étudiants, qui ont laissé derrière eux des veuves en grossesse, des orphelins, des foyers privés à jamais de leur présence. Une véritable catastrophe qui laisse des plaies béantes et de mauvais souvenirs. Les solutions préconisées restent locales et touchent les domaines de l’agriculture, de la sylviculture et du pastoralisme qui permettent rarement de se tirer du désœuvrement et de la pauvreté tout court.
De guerre lasse, de Maka Coulibantang à Koumpentoum, de Goudiry à Khothiary dans le Boundou en passant par Missirah et Dialacoto, les familles n’ont cessé de verser des larmes. Elles y organisent de grandes prières avec des récitals du Saint Coran pour le repos des âmes des jeunes qui ont péri et pour la protection de ceux qui sont encore en rade. (Ils sont nombreux) ou ont disparu.
Sidy Diallo / lagazette.sn/