Des financements pour les femmes, mais quelles femmes ?

Depuis les premières années de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, il y a eu des organisations de femmes : Groupement de Promotion Féminine, Fédération des Associations de Femmes du Sénégal, pour ne citer celles que je connais le mieux. Elles ont bénéficié de projets et financements et de nos jours, j’avoue qu’il m’est difficile moi, de mettre un doigt sur les réalisations de ces organisations en termes de lutte contre la pauvreté. N’y a-t-il pas d’autres canaux beaucoup plus adaptés pour permettre aux femmes de jouer pleinement leur partition dans le développement du pays, m’interrogeais-je ?

A Tambacounda, il est par moments triste de constater que quand on parle de femmes, l’on voit les mêmes actrices depuis des lustres. Mon intime conviction est et demeure que les autorités doivent revoir leur copie en la matière car, je dois à la vérité de dire qu’il y a quand même eu des financements qui sont tombés dans la commune au profit de groupements de femmes et personne, du moins moi, ne saurait dire avec exactitude les impacts de ces financements sur l’amélioration des conditions de vie de ces femmes. J’aimerai bien me tromper.

L’on annonce la visite du ministre délégué en charge de la micro finance qui doit distribuer des financements d’un peu plus d’un demi milliard de nos francs aux femmes. Je souhaiterai être édifié sur les critères de financement et les destinataires de tels fonds car, tel que cela a toujours été fait, je ne crains que cela ne puisse encore conduire à grand-chose. Quelle est la femme issue de ce créneau qui est devenue une grande femme d’affaire, une grosse productrice ou encore un entrepreneur digne de ce nom ? Il y a lieu de revisiter tout cela et changer de fusil d’épaule.

Que les financements aillent vers les femmes officiant dans le monde rural, celles là qui excellent dans l’agriculture et l’élevage ! Qu’elles soient davantage outillées en éducation financière, transformation et conservation de produits. Qu’on leur trouve des marchés ! Elles pourraient déplacer des montagnes !

A méditer

Ousmane DIA, gestionnaire et médiateur culturel, artiste plasticien et enseignant d’arts-visuels à Genève /