D’où vient le terme «Yalla-Yalla»

‘’Yalla-Yalla’’, un terme bien connu au Sénégal, mais peut-être pas toujours dans le bon sens. Cette communauté religieuse qui est une frange du mouridisme fait polémique. D’où vient ce terme «Yalla-Yalla» au juste ? Réponse dans le quotidien le Populaire où le Fils et porte-parole de la famille de Ndiambé Borom Darou, Serigne Modou Cissé, raconte l’historique du nom «Yalla-Yalla».
«Le terme nous a été donné à Khèlcom. Vers les années 1990. A l’époque, c’était Serigne Saliou Mbacké qui était le Khalife général des mourides. Sous son ‘’Ndigel’’, Ndiambé, accompagné de ses disciples, était allé travailler dans les champs du Khalife à Khèlcom», révèle-t-il.
«Ainsi, chaque soir, après le travail dans les champs, Ndiambé rassemblait ses talibés sur un grand espace et leur parlait de Dieu.
Il dit clairement, partout et tout le temps que ‘’Je suis l’accès au royaume de Dieu. Je l’ai vu et celui qui me suivra, je le mènerai dans l’enceinte scellée de son Seigneur’’. Ainsi pour nous différencier des autres talibés mourides qui étaient là, on nous surnommait les «Yalla-Yalla’». C’est là où le nom est né, c’est mille fois mieux qu’être un ‘Satan-Satan’», raconte-t-il.
Et de poursuivre : «C’est là que ce nom nous est venu et nous en sommes très fiers (…). De nos jours, les religions ne sont expressives que par leurs formes. La plupart des musulmans d’aujourd’hui ne sont parfaits qu’a l’extérieur, les mosquées restent bondées, les lecteurs du coran plus nombreux, mais un bon musulman devient plus que jamais rare. Il faut savoir qu’il n’existe pas des religions révélées. Mais une religion révélée. Car la religion d’Allah étant unique, est enseignée à tous les prophètes. Le message Allah est véhiculé par tous les prophètes qui ont passés dans ce bas monde». « Etre yalla yalla est mille fois mieux qu’être un satan-satan »
Cependant, rajoute-il, «vouloir être sunnite peut rendre mécréant et conduire dans les voies de la perdition.
Car, la vérité qui transcende les choix et les produits de l’aspirant ne visent qu’un seul but: L’accession au royaume du Seigneur, le Tout-Haut. Et quelle que soit la voie à emprunter, le but est unique. Ce sont seulement les formes de communication qui différent les unes des autres».
Selon le fils de Ndiambé Darou toujours, « Cheikh Ahmadou Bamba avait dit que : “Aynou mouridoulahi. C’est-à-dire qui veut accéder au royaume de Dieu. Ndiambé Darou n’a pas dit le contraire. Il n’a fait que reformuler sa communication pour permettre une bonne compréhension de son enseignement. Ndiambé disait que : Dieu est accessible et visible. Celui qui me suivra je le mènerai au royaume de son Seigneur et il le verra. Et je pense que celui qui accédera au royaume de Dieu, le verra d’abord pour le connaitre, afin de pouvoir bien l’aborder, à moins qu’il soit aveugle».
Pour appuyer cette thèse, il convoque la voix de Dieu «xadissoul xudsi», qui signifie connaissez-moi avant de m’adorer. Car ajoute-t-il, si vous ne me connaissez pas, comment allez-vous m’adorez ? Des lors, cette connaissance de Dieu ne se fera que par la connaissance des secrets de ‘lahila ha ailla Allah’, la parole de l’unicité pure, l’outil par lequel l’aspirant se purifie, se perfectionne et progresse dans l’accession au royaume du Seigneur Très haut. Cette parole qui est, selon le prophète Mouhammed (PSL), la clé du paradis. Lahila haa illa allah miftawou djanatou». Cependant, la simple invocation de cette formule n’assure en aucun cas l’obtention des bienfaits qui mènent vers le salut, d’après lui.

Auteur: Mamadou salif Dieng / seneweb.com /