Infrastructures : La Cedao veut s’appuyer sur un Fonds de financement pour relancer le rail

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) entend jouer pleinement son rôle dans l’interconnexion par le rail. Elle compte mettre en place un Fonds pour le développement et le financement des secteurs de transports et de l’énergie (Fodete-Cedeao) en 2016.

Le secteur ferroviaire nécessite de gros investissements. La Cedeao qui donne beaucoup d’importance à l’interconnexion entend appuyer les Etats par la création d’un Fonds pour le développement et le financement des secteurs de transports et de l’énergie (Fodete-Cedeao). Selon le directeur de l’Unité de préparation et de développement des projets d’infrastructures de la Cedeao, Sédiko Douka, les simulations faites au stade du rapport préliminaire donnent des revenus escomptés de 350 millions de dollars par an, soit environ 210 milliards de FCfa. Ce fonds qui devrait être mis en place en 2016, poursuit-il, sera alimenté par un système de taxation ou de prélèvement sur les divers produits de la région. M. Douka s’exprimait à l’occasion de la clôture d’un atelier de validation du rapport préliminaire portant sur l’étude du Plan directeur d’interconnexion du réseau ferroviaire de la Cedeao.

La mise en place de ce fonds est une recommandation des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Grâce à un don de la Banque africaine de développement (Bad) et de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) d’un million de dollars, soit plus de 500 milliards de FCfa, la Cedeao a recruté un consultant qui travaille sur la question depuis 2013. Une quarantaine de projets prioritaires ont été passés au crible pendant cet atelier. « De nos jours, les impératifs de croissance et de renforcement de l’intégration dans la sous-région exigent une intensification des échanges entre les différents pays. Les corridors ferroviaires existants doivent être non seulement modernisés, mais aussi interconnectés », a dit le secrétaire d’Etat au Réseau ferroviaire national, Abdou Ndéné Sall. Il a rappelé l’existence de projets de chemin de fer Dakar-Bamako en passant par le Sud, ainsi que d’autres concernant le Ferlo (Ndioum-Touba), le Walo (Saint Louis-Ndioum), Tambacounda-Semmé, Ziguinchor-Tambacounda, etc.

Pour le Train express régional (Ter), le Sénégal vient de lancer les appels d’offres, rappelle le secrétaire d’Etat Abdou Ndéné Sall. Le Ter va relier Dakar à l’aéroport Blaise Diagne en passant par Diamniadio sur un linéaire de 60 km avec 14 gares. « Pour la première fois depuis la colonisation, le président Macky Sall est en train de réfectionner onze gares et d’en construire trois autres », souligne Abdou Ndéné Sall.

Pour lui, c’est un succès puisque 60 des plus grosses entreprises du monde, provenant de douze pays, se sont procuré le cahier des charges. Les travaux qui vont démarrer avant la fin de l’année sont prévus pour durer trois ans, souligne le secrétaire d’Etat. Il a rappelé que le président Macky Sall va mettre 500 milliards de FCfa dans ce projet pour améliorer la mobilité urbaine.
Sur un autre point, le ministre a souligné que 300 camions empruntent quotidiennement nos routes pour le Mali. Pour lui, un système de transports via le chemin de fer pourrait grandement réduire la dégradation de ces routes dont l’entretien coûte annuellement 60 milliards de FCfa environ. En plus, soutient-il, le transport ferroviaire est plus sûr, plus économique, plus adapté et plus écologique.

Aly DIOUF / lesoleil.sn /