Jeunes et femmes dans les collectivités locales : Kédougou, Kolda et Matam à la traîne

Le projet «Suivi de l’action des élus locaux jeunes et femmes dans les départements de Kédougou, Kolda et Matam» a été lancé hier par l’Ong Enda Diapol en collaboration avec Oxfam. Il vise à suivre et à améliorer la qualité de la participation des jeunes et femmes ciblés dans les communes des départements susmentionnés où l’on note un faible taux de leur représentativité dans les instances politiques.

Après le combat pour la participation politique des jeunes et des femmes aux élections locales de 2014, qui a permis l’arrivée massive des jeunes et femmes dans les partis et mouvements politiques, l’Ong Enda Diapol se bat pour un suivi et une amélioration de leurs actions au niveau des instances de décision. A cet effet, l’organisation a lancé hier le projet «Suivi de l’action des élus locaux jeunes et femmes dans les départements de Kédougou, Kolda et Matam». Il vise à renforcer le taux de participation des jeunes et femmes élus dans l’orientation des politiques locales de développement dans ces trois communes. Il s’agira, selon le chef du projet Moussa Tall, d’élaborer et d’animer un baromètre de la participation des élus jeunes et femmes d’une part et d’autre part d’améliorer la qualité de cette participation. Ce baromètre, composé de quatre critères, à savoir la présence, la participation, la prise d’initiatives et l’interaction et de 20 sous-critères, va permettre de voir si l’élu local participe au bon fonctionnement de sa commune. «Il ne s’agit pas d’avoir beaucoup de jeunes ou de femmes dans les collectivités locales mais de voir la qualité de leur participation», a expliqué Moussa Tall. Le choix de ces trois départements s’explique par un besoin en vue des prochaines élections, de consolider et de renforcer le taux de représentativité des jeunes et femmes dans ces départements. Le projet fait suite à un premier projet financé par Oxfam en 2014 intitulé «Participation collective des jeunes et femmes aux élections locales 2014» qui avait permis d’augmenter le taux de représentativité des jeunes dans les instances de décision de 43 localités dans les anciennes régions de Tambac oun- da, Matam, Kolda et Kédougou. Ces taux ont, selon Moussa Tall, surpassé le taux national des jeunes en 2009 qui était de 20% en ce sens que ces localités ont atteint entre 22% et 51,66% de représentativité des jeunes. Malgré ces efforts, les jeunes restent sous représentés dans un nombre considérable de conseils municipaux et départementaux dans la zone d’intervention du projet. Cette sous-représentativité varie de 00% à 17%. «Nous avons par exemple le Conseil municipal de Matam qui ne compte aucun jeune ou encore les conseils municipaux et départementaux de Tambacounda qui comptent seulement 5,8% de jeunes. A Kédougou, ils s’élèvent respectivement à 15,2% et 13,72%. Quant à Kolda, le Conseil départemental compte 15,O3% », renseigne le chef du projet. Du côté des femmes, la loi sur la parité a permis une forte représentativité sur les listes de candidature.

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