Tambacounda: Quand le principal du Cem de Bamba Thialène instaure l’école censitaire

Alors que monde rural sénégalais est plongé dans une pauvreté de plus en plus endémique et que la rentrée des classes coïncide cette année avec  une fête de Tabaski en période de soudure, certains chefs d’établissement n’ont rien trouvé de meilleur que d’instaurer l’école censitaire ! C’est à se demander si les autorités académiques du pays et de la région de Tamba ont réellement un contrôle effectif de ce qui se passe dans certaines écoles publiques. En effet, comme des tyrans dans une île hors de tout contrôle étatique, certains chefs d’établissement sont en train de transformer les pauvres paysans en serfs dont la sueur et les larmes constituent la boisson qui doit désaltérer la soif d’argent des écoles publiques.

Arguant des restrictions imposées par l’Etat sur les subventions destinées aux écoles publiques, des chefs d’établissement comme celui de Bamba Thialène, font dans la spéculation pure et simple. En effet, sans la moindre consultation du comité de gestion du Cem de ladite localité, le principal dudit Cem a tyranniquement décidé de faire passer le montant des inscriptions de 6 000F Cfa à 9000F Cfa pour tous les niveaux. Une telle harmonisation des taux d’inscriptions sous le prétexte des blouses nous semble abusive et injustifiée. Alors que rien, ni dans le contexte ni dans les charges de l’établissement, ne justifie une telle hausse, ce principal refuse toute forme de dialogue avec les populations de la localité et s’est permis de court-circuiter les organes qui doivent être associés à la gestion de l’établissement.
Le plus grave est que même les parents d’élèves ont été mis devant le fait accompli ; et les populations désemparées par une si cynique trouvaille ne savent plus à quel saint se vouer. L’Etat, à travers son ministre de l’Education et ses structures déconcentrées, doit faire preuve de vigilance et de fermeté face à certaines dérives qui ne font qu’accentuer la déchéance de l’école sénégalaise. La désaffection déjà grandissante des parents d’élèves envers l’école publique ne doit pas être accentuée par un système d’appauvrissement qui prétexte de l’école pour subsister insidieusement. Il urge de la part de l’Etat de ne pas se contenter de fixer une barre à ne pas dépasser à propos des inscriptions : il faut impérativement fixer des taux en fonction des milieux et du contexte.
Ape du village de Bamba Thialene

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