Le directeur du centre culturel de Tambacounda en première ligne contre le blocage culturel

Le nouveau directeur du centre culturel régional de Tambacounda a déclaré vouloir s’attaquer en priorité au “blocage” de la vie culturelle dans la capitale orientale, résultant selon lui de l’absence d’une grande organisation fédératrice des acteurs culturels.

“Le blocage à Tambacounda, c’est qu’il n’y pas une grande organisation faîtière, d’où la difficulté à choisir un représentant au niveau national’’, a dit M. Diallo, à la tête du centre culturel régional depuis janvier.

“On va travailler à ce que les grandes associations comme l’AMS (Association des métiers de la musique) puissent avoir des représentants à Tambacounda”, a-t-il assuré, mardi, au terme d’un comité régional de lancement de la Mutuelle nationale de santé des acteurs culturels (MNSAC).

“D’abord, mon premier axe sera de réunir les acteurs ; il faut que les acteurs culturels aillent vers des unions, vers de grands blocs, pourquoi pas aux niveaux national, régional et communal”, a ajouté M. Diallo.

Dans cette persoective, le centre culturel de Tambacounda compte “tout faire pour que ces associations puissent voir le jour”, a assuré son nouveau directeur.

En marge de ce CRD, les artistes de la commune avaient désigné trois représentants, sur les 15 devant aller au nom de la région à l’assemblée générale constitutive de la Mutuelle, prévue d’ici la fin de l’année.

Il a qualifié de “judicieux” et “inclusif”, le dispatching des délégués entre les quatre départements de la région, de manière à impliquer tout le monde.

En dehors du département de Tambacounda qui a eu droit à six délégués, dont trois dans la commune et trois dans le reste de la circonscription, tous les trois autres se sont retrouvés avec trois représentants. “Les grands axes depuis que je suis venu, c’est d’essayer de réunir les acteurs, de communiquer avec eux. J’ai compris qu’il faut les aider à monter de grandes associations”, a dit Abdourahmane Diallo. Il dit également viser la ‘’décentralisation culturelle’’, estimant qu’il “ne faut pas toujours rester à Tambacounda’’, malgré l’absence de moyens de déplacement, pour sillonner les communes et les départements.

M. Diallo a dit avoir tenu tout de même à aller discuter avec ces acteurs pour les encourager à aller vers une reconnaissance juridique. “Il ne sert à rien d’être une association sans reconnaissance juridique. C’est le défi pour le moment’”.

L’autre ‘’défi’’, a-t-il poursuivi, c’est de redorer l’image du centre culturel régional qui, même s’il n’est ‘’pas vieux’’ – puisqu’il date de 2001 –, a besoin d’un coup de peinture. Pour ce faire, l’institution culturelle, en collaboration avec le Réseau des cultures urbaines, travaille à l’organisation d’un festival de graffitis (Tambagraf), qui aura pour cadre le centre culturel-même.

  “L’idée, c’est de réunir au moins dix grapheurs, pour en quatre jours peindre les murs, afin de donner une autre image au centre culturel”, a-t-il expliqué.

Abdourahmane Diallo a par ailleurs lancé un appel en direction des collectivités locales, pour qu’elles appuient la culture, ‘’au même titre que le sport et la jeunesse qui ne sont pas plus productifs”.

Pour lui, “le mal” des artistes sénégalais, c’est “le manque d’organisation”. “Il faut cesser de quémander, aller vers des entreprises culturelles”, a-t-il fait valoir, soulignant la nécessité, pour les acteurs culturels, de vivre de leur art.

“Avec une bonne organisation, un bon management, l’artiste peut s’en sortir”, selon le directeur du centre culturel de Tambacounda.

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